Industrie pharmaceutique

AFP - Sanofi cessera de distribuer un traitement contre le cancer de la vessie en 2019

Novembre 2016, par Info santé sécu social

Le fabricant français de vaccins Sanofi Pasteur a annoncé lundi, dans un communiqué, qu’il arrêterait début 2019 la distribution d’un traitement de certaines formes de cancer de la vessie en raison de "difficultés de production" récurrentes depuis des années.

"L’arrêt prévu des approvisionnements en ImmuCyst est lié à des difficultés de production qui ne permettent pas de maintenir l’approvisionnement fiable que requiert le produit à long terme", explique la filiale du géant pharmaceutique Sanofi.

Des "solutions alternatives adaptées pour les patients atteints de cancer non invasif de la vessie devront être identifiées", ajoute Sanofi Pasteur.

ImmuCyst, qui répond à "toutes les exigences de qualité, sécurité et efficacité" selon Sanofi Pasteur, est actuellement distribué en France, au Canada et au Royaume-Uni.

"Au regard des difficultés de production rencontrées" et "en lien avec les autorités de santé", Sanofi Pasteur assure avoir "mis en oeuvre des actions destinées à répondre aux besoins jusqu’à la fin de 2018".

Le groupe pharmaceutique américain Merck and Co dispose notamment d’un produit analogue, et d’autres fabricants existent aussi en Allemagne, au Danemark, au Japon et en Inde, a précisé à l’AFP un porte-parole de Sanofi Pasteur.

Le principe actif d’ImmuCyst est le bacille de Calmette et Guérin (BCG), connu du grand public comme le vaccin contre la tuberculose. Cependant, dans son indication intravésicale, une concentration plus forte de BCG est utilisée.

Une mycobactérie comme le BCG est "beaucoup moins industrialisable que des bactéries et virus classiques", selon le porte-parole de Sanofi Pasteur.

"Il est difficile de changer de technique (de production) sans changer le produit. Et si on modifie le produit, il faut refaire toutes les études cliniques", a-t-il ajouté.

En 2012, la seule unité de Sanofi Pasteur fabriquant l’Immucyst, à Toronto au Canada, avait dû interrompre la production de ce traitement, en raison d’une contamination par un champignon.

Une pénurie sur le marché en avait découlé, avant que d’autres fabricants comme l’américain Merck ou l’allemand Medac ne puissent augmenter leurs propres volumes pour prendre le relais.

La production d’Immucyst avait repris à Toronto en 2014, mais dans des proportions limitées, en raison du processus ancien de fabrication et du contrôle très exigeant des autorités réglementaires.

Les salariés de Sanofi Pasteur dédiés à la fabrication de ce produit à Toronto seront à terme réaffectés à d’autres activités du site dans les vaccins, a ajouté le porte-parole.