Asie

Allo docteur avec AFP - La polio réapparait en Syrie

Juin 2017, par Info santé sécu social

L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, dont l’OMS est partenaire, a annoncé ce 9 juin avoir enregistré trois nouveaux cas d’une forme de polio dans la province de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie.

C’est la première fois que des cas de polio sont recensés en Syrie depuis l’épidémie qui avait frappé la province de Deir Ezzor en 2013-2014, a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, Sona Bari. La souche du virus n’est toutefois pas la même, a-t-elle spécifié. 36 cas avaient alors été recensés, selon l’Initiative.

La majeure partie de la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, est contrôlée par le groupe jihadiste Etat islamique, y compris une partie de la capitale provinciale éponyme. Les jihadistes ont assiégé les parties gouvernementales de la ville de Deir Ezzor, piégeant les habitants qui ont un accès limité aux produits de première nécessité. Le virus qui vient d’être détecté dans cette province est génétiquement lié à une souche vaccinale (PVDV2) et est donc différent de la polio dite "sauvage" apparue dans la même région en 2013, qui avait poussé à la vaccination de millions d’enfants au Moyen Orient.

L’immunité des populations est très faible

Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) contient une forme atténuée du poliovirus. Quand le vaccin est administré, la souche vaccinale affaiblie se réplique dans l’intestin. Pendant ce temps, la souche vaccinale est excrétée. Dans les zones où l’assainissement est insuffisant et où l’immunité des populations est très faible, ces virus vaccinaux excrétés peuvent alors se propager dans la communauté locale. Dans de très rares cas, le virus acquiert, par mutation, la capacité de provoquer une paralysie, selon l’OMS.

Lors de l’épidémie actuelle, "la souche du virus a été isolée dans deux cas de paralysie" le 5 mars et le 6 mai, "ainsi que chez un enfant en bonne santé dans la même communauté", ont précisé les experts. Des campagnes de vaccinations ciblées sont en cours de préparation pour augmenter rapidement l’immunité de la population, expliquent-ils.

D’après l’Initiative, une première analyse de la situation a permis de constater "un faible taux général d’immunité des populations dans la région mais des niveaux solides de surveillance de la maladie". Selon elle, "les activités de surveillance et d’immunisation sont également renforcées dans les pays voisins".