Le financement de la Sécurité sociale

Annuaire Sécu - La dette publique dépasse les 2 353 milliards d’euros fin 2018 dont 204 milliards pour les administrations de sécurité sociale

Avril 2019, par Info santé sécu social

26/03/19 -

Chaque année, l’Insee publie fin mars une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques sur l’année écoulée, correspondant à celle utilisée pour notifier la dette et le déficit publics à la Commission européenne.

Le déficit public pour 2018 s’établit à 59,6 milliards d’euros, soit 2,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 2,8 % en 2017 et 3,5% en 2016, un niveau moins élevé que prévu de 0,2 point qui permet à la France de se maintenir sous la barre des 3 % imposée par Bruxelles. En part de PIB, les recettes passent de 53,6 % à 53,5 %. Les efforts en matière de ralentissement des dépenses publiques sont visibles. Le poids des dépenses dans le PIB diminue de 0,4 point (de 56,4 % à 56,0 %). Fait important dans le contexte de ras-le-bol fiscal des « Gilets jaunes », le taux de prélèvements obligatoires diminue plus significativement de 0,2 point et s’établit à 45,0 % du PIB, du fait des premières mesures gouvernementales (taxe d’habitation, « flat tax », ISF etc.). Une baisse plus forte est attendue cette année (avec notamment une nouvelle baisse de la taxe d’habitation), alors que l’objectif est une réduction de 1 point sur le quinquennat.

Fin 2018, la dette des administrations publiques (dette brute consolidée en valeur nominale) s’élève à 2 315,3 Md€, contre 2258,7 fin 2017. Elle s’accroît de 56,6 Md€ en 2018, après + 70,2 Md€ en 2017. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle reste stable par rapport à l’année 2017, à 98,4 %. La dette publique au sens de Maastricht inclut également celles des administrations de sécurité sociale (204 milliards contre 225,6 fin décembre 2017), des administrations publiques locales (205,6 milliards) et des organismes divers d’administration centrale (63,3 milliards).

Les administrations de sécurité sociale voient leur contribution à la dette publique diminuer fortement (−21,6 Md€ en 2018) du fait d’un désendettement de la Cades et de l’Acoss pour respectivement 17,9 Md€ et 5,3 Md€.
"En stabilisant la dette publique et en réduisant plus que prévu notre déficit à 2,5% en 2018, nous avons mis fin à la dérive continue de nos finances publiques depuis plus de 10 ans", a réagi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur Twitter. Ces résultats s’inscrivaient dans le cadre d’une croissance de 1,6 % du PIB, selon la dernière estimation (revue à la hausse de 0,1 point) de l’Insee. C’est certes bien moins que les 2,3 % enregistrés en 2017 mais cela reste "solide", selon Bruno Le Maire.

Pour 2019, les nouvelles s’annoncent moins réjouissantes. Le déficit public devrait s’élever entre 3 et 3,1 % du PIB, en raison de l’impact, ponctuel, de la transformation du CICE en baisse de charges et l’annonce fin décembre d’une série de mesures d’urgence d’un montant de dix milliards d’euros pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». Le tout dans un contexte de croissance ralentie. Bercy livrera le 10 avril prochain sa nouvelle trajectoire des finances publiques dans le programme de stabilité qu’il doit envoyer à l’exécutif européen.