Branche maladie de la sécurité sociale

Annuaire Sécu - PLFSS pour 2020. Le gouvernement aurait décidé de reporter les efforts d’économies sur les indemnités journalières

Septembre 2019, par Info santé sécu social

13/09/19 - Le taux d’arrêt de travail est en constante augmentation depuis 5 ans et les arrêts de longue durée (plus de trois mois) sont aussi en progression : telles sont les conclusions du baromètre sur les arrêts de travail BVA pour RÉHALTO-WPO (cabinet expert des risques humains et sociaux) dévoilées jeudi 5 septembre 2019 et reprises par Liaisons sociales. "C’est un baromètre qui existe depuis 5 ans, ce qui nous permet d’avoir un vrai recul. Le constat que l’on fait est une croissance continue du taux d’absentéisme. Elle est de 6,85 % par an. C’est considérable !", indique Christian Mainguy, DG de Réhalto. Hors maladies ordinaires (46 % de grippes, angines, rhumes...), "les problématiques mentales sont désormais la première cause d’arrêts de travail" avec 29 % dont 19 % pour le burn-out, devant les troubles musculosquelettiques, (27 %). Réhalto cite deux solutions pour stopper l’évolution : le télétravail, qui progresse mais trop timidement, et le « soutien social », le soutien du manager, des collègues, l’absence de concurrence exacerbée qui permettent aux salariés de se sentir mieux lorsqu’ils travaillent ensemble.
Selon les informations des Echos, le gouvernement a décidé de reporter les efforts d’économies sur les indemnités journalières prévues dans le prochain PLFSS. "Il juge que le sujet n’est pas mûr et souhaite jouer la carte de l’apaisement entre deux réformes sociales délicates, celle sur l’assurance chômage et celle sur les retraites", estime le quotidien économique. L’exécutif a finalement décidé de faire profil bas sur les économies dans la sphère sociale cet automne. Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020 ne devrait pas comprendre de mesures d’économies importantes, sauf celles déjà annoncées avant les congés estivaux. Le gouvernement a déjà annoncé qu’il renonçait à faire des économies de court terme sur la branche vieillesse avant la prochaine réforme. Il n’y aura pas non plus de mauvaise surprise pour la branche famille, ajoute "Les Echos". La principale inconnue portait sur les arrêts maladie, dont le coût s’envole. Le jour de carence obligatoire pour les salariés du secteur privé et la forfaitisation de l’indemnisation par la Sécurité sociale proposés par la mission Seiller-Oustric-Bérard en février, tout comme l’extension des indemnités à 9 millions de salariés non couverts, sont donc remis à plus tard. Toutefois, la question pourrait revenir via la réforme de la santé au travail. Selon une source au ministère du Travail, Muriel Pénicaud compte annoncer dans un mois soit une concertation, soit une négociation, avant le dépôt d’un projet de loi. L’accent sera mis sur la prévention des accidents du travail et sur la refonte de l’organisation territoriale de la santé au travail, mais la question connexe de l’indemnisation des arrêts pourrait être traitée à cette occasion, croit savoir le journal.