Maternités et Hopitaux publics

CGT CHU Toulouse : Le Plan Avenir au CHU de Toulouse : Qu’est ce que c’est ?

Juin 2016, par infosecusanté

Le Plan Avenir au CHU de Toulouse : Qu’est ce que c’est ?

CGT CHU Toulouse
27 juin 2016

Après l’annonce d’un déficit de plus 22 millions d’euros par la direction du CHU de Toulouse (et plus de 40 millions pour la CGT – toujours la guerre des chiffres…) le nouveau directoire nous annonce un nouveau plan de retour à l’équilibre, pour notre passage sous tutelle du ministère de la sante, via le COPERMO…

Après plusieurs plans de retour à l’équilibre des trois directions successives voulus par les gouvernements depuis plus de 20 ans, et charpenté par des réformes : Loi dite Bachelot, T2A, Loi santé et dans peu de temps Groupement Hospitaliers de Territoire… Le CHU de Toulouse, après l’arrivée du nouveau Directeur, a eu lui aussi droit à son plan de retour à l’équilibre , déguisé derrière l’annonce du Plan A.V.E.N.I.R.

Ce nouveau plan au titre « pompeux » et bourré d’ “AVENIR” n’est autre qu’un énième façon d’industrialiser le « prendre de soin » ou les mots « gains de productivités », « flexibilité », « Privatisation des services supports » comme le brancardage ou la mise en place de Groupement de Coopération Sanitaire entre hôpitaux, mis en place de force et sans réelle concertation, dans le cadre des GHT, qui lui deviendra employeur, et pourra détruire le statut de l’institution au profit de l’embauche de personnes au statut précaire et plus de flexibilité grâce au CDD et CDI au regard de la future « LOI TRAVAIL »…

Ce plan est décliné en « 6 Chantiers » :

A/ Amélioration de la pertinence de l’hospitalisation et la qualité des parcours patients dans le territoire :

Ce n’est que l’accentuation de l’ambulatoire qui n’a que pour objectif : zéro patient hospitalisé…

V/ Valoriser la recherche d’une plus grande efficience des organisations soignantes et des fonctions support :

Plus de travail pour les soignants sans reconnaissance pécuniaire et obligation de participer, rajoutant une charge de travail qui ne bénéficiera qu’ au corps médical, avec l’obligation faite aux personnelles soignants et administratifs d’adapter leurs horaires à l’activité médicale et sans oublier leurs congés…

E/ Entrer dans une logique de juste consommation, d’amélioration de la pertinence de la prescription interne et externe et l’optimisation des achats :

Devancer la mise en place des GHT en uniformisant les achats sur le CHU de Toulouse et réduisant la possibilité de respecter la spécificité de certains Pôles, imposé par le regroupement des hôpitaux au sein d’une unique centrale d’achat. C’est aussi l’adaptabilité et l’obligation de répondre aux « Contrats Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens » qui conditionne le financement des services.

C’est aussi la dégradation de la prise en charge des patients sur les seul critères de rentabilité, dixit un Médecin a la CME : “Faire encore plus et moins bien”. Ou protocoliser le passage aux médications Per-os des que le patients est en état d’avaler sans fausse route , dans le seul but d’économiser sur le coût d’une perfusion (cathéter ,Tubulure etc…) sans se préoccuper du bien être et de l’action de la thérapeutique.

N/ Négocier un nouveau pacte Attractivité (modernisation de l’accueil des patients, amélioration de la qualité de vie au travail prise en compte des attentes des jeunes professionnels..) :

Là aussi il est question d’amplifier les plates-formes dites « modernes », par la mise en place de centrales téléphoniques, Facebook et autre pour la prise de RDV en consultation sans personnels supplémentaires avec la crainte de voir se dé-localiser ou même centraliser au sein d’une même entité le traitement de ces tâches…

Il y a un nouveau volet et pas des moindres, qui est la prise en compte des jeunes professionnels et la qualité de vie au travail des agents du CHU. Il est vrai et personne ne peut le nier , la qualité de la vie au travail c’est considérablement dégradée dans tous les établissements de santé. De nombreux CHSCT du CHU de Toulouse l’ont démontré à plusieurs reprises, sans réelle prise en compte , cf la remarque d’un directoire de Purpan bas ”aller travailler à Casino…. ».

La découverte par la certification des comptes du CHU de Toulouse mettant en exergue les plus de 6 Millions d’heures de CET du personnel soignant et autant pour le médical et la remise en cause des 35 heures dans la fonction publique, amène les directions à trouver des stratagèmes pour faire croire aux agents que de travailler plus en 12 heures ou moins en 7h résoudra les problèmes des conditions de travail. Ce n’est que pure illusion, car dans les deux cas il n’y aura aucune embauche statutaire, mais une mise en place d’emplois statutaires par des CDD ou CDI.

Ce qui pourra permettre à ces mêmes directions d’adapter l’activité des pôles et de faire des gains de productivité en jouant sur la masse salariale, en engendrant plus de travailleurs précaires. D’ores et déjà la direction des soins fait campagne sur le CHU de Toulouse pour expliquer aux agents qu’ils devront choisir, ou prendre congés lorsque quand le service ferme ou d’aller dans un autre service. C’est sans tenir compte qu’un soignant pour être « Efficace » dans un spécialité il faut au moins 5 ans.

Concernant la prise en compte des attentes des jeunes professionnels, c’est simple : ils doivent avoir le statut de fonctionnaire et ne pas devoir attendre des années en CCD, pour enfin avoir accès au grade, sous couvert de chantage bien organisé par certains pôles…

Enfin, pour nos collègues qui seraient attirés par les 12 heures , il faut prendre conscience que c’est un faux semblant lorsqu’on arrive à un certain âge et après une période de plus de 10 ans d’exercices laisse des traces indélébiles pour sa santé et sa vie de famille ; la vie personnelle en pâtira que ce soit avec son conjoint ou ses enfants. L’âge est un facteur temps irréversible et un jour vous atteindrez l’âge où on vous poussera vers la sortie car trop vieux pour s’adapter…

I/ Innover dans l’optimisation du fonctionnements des plateaux technique, développement la recherche et l’exercice des mission recours :

Là aussi on retrouve une obligation de la « Loi Santé » qui se décline dans les « GHT » qui donne l’obligation de la mutualisation des services supports et en groupant ces services pour faire des économies. Le GCS est l’outil générateur de ces regroupements. C’est un outil de la privatisation de ces services, car le GCS devient employeur, et même si les directions se défendent de cette état de faits, il est destructeur d’emplois statutaires, car on assiste au non remplacement de ceci et les embauches de CDD pour s’adapter à l’activité et de fait faire des gains de productivité
Concernant la recherche, il est à déplorer que les avancées ou les découvertes faites par les équipes du CHU de Toulouse ne sont pas plus valorisées et uniquement données au privé….

R/ Renforcer le pilotage de l’activité , des recette et des dépenses et la qualité de la chaine de facturation :

Là aussi c’est la déclinaison de la loi santé et le GHT en passant par l’HAS qui est un moyen de contrôler des pôles. Par le biais des objectifs fixés par les CPOM, qui n’ont qu’un seul but : pousser les services à la rentabilité maximum par le biais d’indicateurs imposés et qui ne prennent en compte que les actes et non le soin ou la situation sociale de l’individu soigné.
Quant à la qualité de la chaîne de la facturation c’est tout simplement la mise en place du paiement par carte bleue des consultations pour les patients ayant oublié ou n’ayant pas de couverture social ou de mutuelle. C’est oublier les valeurs du service publique hospitalier .
La mise en place d’une démarche de qualité est aussi un moyens “déguisé” de contrôler l’activité des pôles et les rappeler à leurs obligations, ceci avec le contrôle de l’ARS et de l’HAS, pour avoir une maîtrise des dépenses tant de fonctionnement, que de personnels par le biais du bilan social.

Il est un point quoi est a mettre en exergue , et c’est ce que plan AVENIR fait parti d’une continuité des différents plans d’économie fait sur la santé et qui a considérablement dégradé un service rendu à la population française.

Les baisses successives des charges sociales faites aux grandes entreprises demandées par le MEDEF et promis par notre président actuelle, n’ont pas amené d’amélioration dans la santé.

Au contraire, notre pays joue un jeux dangereux car si la santé a un coût, elle n’a pas de prix ! Et ce n’est pas en diminuant les cordons de la bourse en jouant sur la prise en charge de ses administres en finançant le budget avec un Objectif National de Dépense de l’Assurance Maladie à seulement 1,75% alors qu’il en faudrait 10 fois plus. C’est une politique voulue par certains grands groupes financiers qui souhaitent voir la protection sociale basculer dans le privé comme dans certains pays anglo-saxon.

VOILA POURQUOI NOUS REFUSONS CE PLAN !!!