Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Femme actuelle : Covid-19 : qu’est-ce que le traçage rétrospectif, la stratégie qui semble réussir aux pays asiatiques ?

Novembre 2020, par infosecusanté

Femme actuelle : Covid-19 : qu’est-ce que le traçage rétrospectif, la stratégie qui semble réussir aux pays asiatiques ?

Anaïs Chabalier 22/10/2020

Tracer les personnes à l’origine des contaminations en plus des cas contact des individus testés positifs à la Covid-19 serait efficace pour lutter contre l’épidémie. C’est ce que l’on appelle le traçage rétrospectif ou "traçage à la japonaise". Mais quel est l’objectif de cette stratégie ?
Pour endiguer l’épidémie de Covid-19, c’est la stratégie "tracer, tester, isoler" qui est appliquée en France. Lorsqu’une personne est testée positive à la Covid-19, elle est ainsi contactée par l’Assurance maladie, qui lui demande de lister les personnes qu’elle a rencontrée dans les 48 heures avant l’apparition de ses symptômes. Les cas contacts identifiés sont également testés et isolés, ce qui permet de casser les chaînes de contamination. C’est ce que l’on appelle le traçage prospectif.

Et si l’on recherchait aussi les personnes qui ont contaminé le cas testé positif à la Covid-19 ? Cette stratégie, appelée traçage rétrospectif ou "traçage à la japonaise" et appliquée dans les pays asiatiques comme le Japon, semble avoir prouvé son efficacité. "Regarder en amont est plus important que regarder en aval", argumente ainsi le virologue allemand Christian Drosten.

Identifier les super-propagateurs du virus et les lieux de contamination
Quel est l’intérêt de ce système ? Selon plusieurs études, il permettrait d’identifier les "super-propagateurs" du virus, mais aussi les lieux de contamination. Et pour cause : la majorité des personnes touchées par la Covid-19 ne contaminent personne ou presque, mais 10% des cas positifs sont à l’origine de 80% des transmissions. C’est ce que l’on appelle les "super-propagateurs". Une personne touchée par le virus a donc plus de chance d’avoir été contaminée par l’un d’entre eux.

Remonter les chaînes de contamination permettrait donc d’identifier ces derniers, afin d’éviter qu’ils ne transmettent le virus à d’autres personnes, mais aussi de partir à la recherche des personnes avec qui ils ont déjà été en contact. "Si une personne m’a transmis le virus, la probabilité qu’elle l’ait transmis à beaucoup d’autres gens est très élevée. C’est donc elle qui m’intéresse", résume Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, dans Le Parisien.

Cette stratégie permettrait également d’identifier les lieux de contamination. "En cartographiant les interactions du malade avant qu’il soit infecté et en les recoupant avec celles d’autres patients contaminées, les personnes en charge du traçage peuvent identifier les sources d’infection communes - les personnes et les lieux qui sont à l’origine du cluster", explique Yasutoshi Nishimura, ministre de la Revitalisation économique en charge de la lutte contre le virus, dans le Wall Street Journal.