Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

France Inter - Covid : Un nouveau variant identifié, le variant "Henri Mondor"

Avril 2021, par Info santé sécu social

par Véronique Julia publié le 30 mars 2021

D’après une étude publiée ce mardi dans le Emerging Infectious Diseases Journal, ce variant, identifié à l’Hôpital Henri Mondor, à Créteil, est porteur de plusieurs mutations qui le rendraient plus transmissible, et peut-être plus résistant.

Dans la famille variants, il y a les variants dits "préoccupants" comme l’anglais, le sud-africain et le brésilien. Il y a les variants "sous surveillance", comme le breton, ou le petit dernier, l’alsacien, trouvé au CHU de Strasbourg, qui ne semblent pas très coriaces. Et puis il y a les variants d’"intérêt", comme celui qui a été découvert il y a quelques semaines à l’hôpital Henri Mondor à Créteil. Pas encore extrêmement inquiétant, mais porteur de mutations suffisamment marquées pour être suivi de très près.

Les anticorps produits par le vaccin produits après infection ou vaccination sont moins neutralisants sur le variant d’Afrique du Sud

L’hôpital Henri Mondor a identifié ce variant début février, dans le cadre du séquençage d’un cluster de quatre personnes détecté dans l’un de ses établissements. Le variant dit "Henri Mondor" est porteur de 18 mutations. Sept d’entre elles sont situées sur la protéine "Spike" et laissent suggérer que ce variant pourrait être plus transmissible, et peut-être plus résistant. Le professeur Jean-Michel Pawlotsky est virologue, c’est son équipe qui a identifié le variant : "On a identifié deux mutations qui sont intéressantes : la mutation 501Y, qui semble associée à une meilleure transmissibilité du virus. Et une autre mutation en position 452, dont il a été suggéré qu’elle pouvait diminuer la sensibilité à l’effet de la vaccination."

Un variant qui a commence à essaimer en France
Les cas recensés avec ce variant ne semblent pas plus graves que la moyenne. Ce qui est préoccupant, c’est qu’ils ne se limitent pas à l’Île-de-France. Après les quatre premiers cas de Créteil, il y a eu une trentaine de cas dans le sud, en Dordogne, à Pontivy. On est ensuite monté à 190 cas. Début mars, ce nouveau variant correspondait en France à près de 2% des contaminations, contre 63% pour le variant anglais, 5,3% pour le sud-africain et 0,1% pour le brésilien. Les résultats de la dernière enquête flash devraient permettre de savoir s’il a progressé depuis, car c’est bien là tout l’enjeu. "Est ce que ce nombre de cas va augmenter ? s’interroge le professeur Pawlotsky, "ou est-ce que finalement, ce variant sera étouffé par les autres variants ? C’est une question à laquelle on ne pourra répondre qu’avec le temps, dans les semaines qui viennent", explique le virologue.

Ce qui importe dans un variant, c’est de connaitre sa dynamique. S’il s’impose ou s’il disparait petit à petit car d’autres variants prennent le dessus. Des recherches sont déjà en cours à l’hôpital Henri Mondor, notamment pour déterminer dans quelle mesure ce variant serait plus résistant à la vaccination, autrement dit s’il a besoin, comme le sud-africain par exemple, d’une concentration très élevée d’anticorps pour être neutralisé.