Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Huff-post - Les chiffres et cartes du Covid-19 en France au 22 octobre 2022

Octobre 2022, par Info santé sécu social

Après un plateau à la mi-octobre, la huitième vague de coronavirus commence à refluer les indicateurs communiqués par le ministère de la Santé.

Par Alexandre Boudet

COVID - Crier victoire ? Certainement pas. Il est beaucoup trop tôt pour déjà tirer un trait sur la huitième vague de Covid-19. La preuve est qu’elle continue de faire des dizaines de morts chaque jour à l’hôpital. Aussi, la survenue de nouveaux variants rend la prévision plus aléatoire. D’où les rappels à la vigilance lancés par le gouvernement. D’où aussi l’importance de la campagne de rappel vaccinal qui a été lancé il y a quelques semaines et que les autorités appellent à coupler avec la vaccination contre la grippe.

Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre d’indicateurs semblent s’orienter dans le bon sens. Alors que le début du mois d’octobre a marqué un net regain de l’épidémie, le nombre de cas enregistrés quotidiennement confirme sa chute et une inversion de la courbe semble poindre à l’hôpital.

Pour faire le point sur l’évolution de cette 8e vague, Le HuffPost, vous propose de regarder les derniers chiffres du Covid-19, mais surtout leur évolution en cartes et en courbes. Un point important à bien avoir en tête avant de poursuivre votre lecture : les données sont toujours publiées dans la soirée. Ainsi, les chiffres à jour ce samedi 22 octobre sont ceux publiés la veille, vendredi 21 octobre. Pour l’incidence et le taux de positivité, ce sont les chiffres du dépistage à J-3 (à la date de réalisation du test) qui sont utilisés.

Déjà un pic des contaminations ?
Vendredi 21 octobre, la Direction générale de la Santé recensait 49 087 nouveaux cas, un chiffre, certes important, mais qui représente 6 000 de moins qu’une semaine plus tôt.

On voit également la courbe bleue, qui établit la moyenne de cas sur une semaine, avoir entamé sa chute après un plateau à la mi-octobre.

Ces chiffres à J-1 sont pratiques pour suivre au plus près l’évolution de l’épidémie, mais sont susceptibles de varier d’une semaine à l’autre en fonction de la rapidité de remontée des résultats.

Pour bien s’assurer des tendances, on peut surtout regarder les données publiées par Santé Publique France, qui montrent le nombre de cas à la date du dépistage, avec un retard de trois jours. C’est notamment à partir de ces données qu’il faut regarder l’évolution du taux d’incidence (graphique violet). Depuis cinq jours, on assiste à une diminution de la progression, les chiffres étant positifs mais de plus en plus petits.

C’est quand ces chiffres seront orientés à la baisse plusieurs jours d’affilée (on est à deux) que l’on pourra parler de pic de cette huitième vague.

Si l’on regarde l’évolution de l’épidémie de manière plus locale, on voit aussi que la tendance n’est pas claire. Si l’incidence continue d’augmenter dans de nombreux départements (en rouge foncé sur la carte), on note aussi une diminution dans plusieurs dizaines d’entre eux (en rouge clair et en bleu).

Comme nous l’avons dit plus haut, la huitième vague à l’hôpital n’est pas derrière nous, un décalage d’une grosse dizaine de jours étant observé entre les conséquences sanitaires et hospitalières du coronavirus. Le nombre de personnes admises en réanimation a connu une accélération au cours des derniers jours, puisque 1 000 personnes sont désormais dans ces services.

Il est important de préciser que pour les réanimations, mais surtout pour les hospitalisations conventionnelles, une part non négligeable de patients sont hospitalisés pour une autre pathologie, mais sont positifs au Covid-19, comme on peut le voir ci-dessous.

Attention, le fait de ne pas être hospitalisé pour Covid ne veut pas dire que la maladie ne peut pas aggraver la situation du malade.

Signification des différents indicateurs
Taux d’incidence : c’est le nombre de cas détectés pour 100 000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.

Taux de positivité : c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de « contrôler » le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés est positive, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses. Pour autant, cette dynamique est rendue difficile à lire depuis la généralisation des autotests, non comptabilisés.

Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 : C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais : il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage : il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.

Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations : moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital

Décès à l’hôpital : Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.

R effectif : cet indicateur représente le « taux de reproduction du virus » réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.