Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Huff-post - Un reconfinement "avant le 2 juin" ? Castex s’en remet aux Français (et au virus)

Mai 2020, par Info santé sécu social

Pour le "Monsieur Déconfinement" du gouvernement, tout dépendra "du virus imprévisible" et du respect des distances sociales et des gestes barrières..

Par Astrid de Villaines

Pour Jean Castex, le déconfinement dépendra en large partie du respect des mesures barrières et des indicateurs de l’épidémie. "S’il y a un certain nombre d’indicateurs qui se dégradent, on ne va pas attendre le 2 juin pour reconfiner", prévient-il.

Au mot “déconfinement”, il préfère l’expression “sortie progressive du confinement”. Jean Castex, le M. Déconfinement du gouvernement, était auditionné par la commission des Lois de l’Assemblée nationale ce mardi 12 mai au soir. L’occasion de lever le voile sur les nombreuses interrogations qu’ont encore les parlementaires et, à travers eux, les Français.

“S’il y a un certain nombre d’indicateurs qui se dégradent, on ne va pas attendre le 2 juin pour reconfiner”, prévient d’emblée le coordinateur du gouvernement en charge du déconfinement. Il confirme ainsi que l’éventualité d’un reconfinement -qu’il préfère appeler “réversibilité”- n’est absolument pas à écarter.

“Coup de frein”

“C’est le coup de frein, comme disent les Allemands”, prévient encore celui qui aime bien cette “image, très parlante” d’une rupture du déconfinement assez brutale. ”Ça ne serait pas sérieux de ne pas envisager un reconfinement et il est normal que les pouvoirs publics s’y préparent”, justifie-t-il, sans pour autant en faire “l’alpha et l’oméga de (s)es propositions”. “Sur 58 pages de mon rapport, une demie y est consacrée”, rappelle-t-il dans un style clair et direct.

“Il serait déraisonnable de ne pas envisager cette hypothèse compte tenu de ce virus qui est toujours là et qui est imprévisible”, argumente le maire de Prades (Pyrénées-Orientales). Il prend alors l’exemple de la Corée du Sud où “le virus est réapparu” alors que toutes les conditions étaient remplies pour qu’il n’y ait pas de reconfinement.

“Dire la vérité aux Français”
“Il ne faut pas se démobiliser et il faut dire la vérité aux Français”, a-t-il plaidé. “
Si le virus ne se comporte pas comme nous le souhaitons et si on n’accomplit pas les mesures de protection il y a un risque”, affirme-t-il. C’est donc le second critère majeur sur lequel le reconfinement pourrait être envisagé : le bon comportement des Français dans cette période.

Jean Castex compte sur eux pour faire en sorte que l’après 2 juin soit synonyme de plus de libertés. “Cela dépend de nous tous, de la réussite des prochaines semaines”, affirme le haut fonctionnaire qui rappelle l’importance d’appliquer les gestes barrières et de garder les distances “physiques et sociales” et le port du masque là où c’est recommandé ou obligatoire.

Menace d’un reconfinement “en urgence”
“C’est un rendez-vous que le pays a avec lui-même”, a-t-il insisté, en vue de l’objectif d’accéder à la deuxième phase du déconfinement et d’éviter au passage un retour à la case confinée. “Il y a eu un peu de laisser-aller, on peut le comprendre, en vue du 11 mai, mais il faut bien dire à nos concitoyens qu’une grosse part du succès est entre leurs mains”.

Si le pays devait être reconfiné, Jean Castex aimerait qu’il le soit de la manière “la plus territorialisée possible”, mais prévient qu’il pourra concerner ’l’ensemble du pays ou certains territoires”. Il travaille en tout cas à un scénario qui serait “le plus réactif possible” ou un reconfinement “en urgence”, comme le précisait son rapport rendu public le 11 mai. Ce qui empêcherait sans doute l’exil qu’on a pu observer au début du confinement le 17 mars.