Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

JIM - L’OMS craint 500 000 morts supplémentaires par Covid-19 en Europe

Novembre 2021, par Info santé sécu social

Genève, le vendredi 5 novembre 2021

Inquiète face à la progression actuelle de l’épidémie de Covid-19 sur notre continent, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 500 000 Européens pourraient être emportés par la maladie d’ici février.

Ainsi va l’actualité de la Covid-19, faite de rebondissements, de changement drastique d’évolution, de faux espoirs suivis de cris d’alarme. Alors qu’il y a encore deux mois, certains optimistes prédisaient la fin de l’épidémie en Europe, le vent a tourné. Depuis six semaines, le vieux continent fait face à une hausse continue des contaminations. D’abord limité au Royaume-Uni et à l’Europe de l’Est, région où elle a provoqué et provoque encore une hécatombe, ce rebond épidémique touche désormais tout le continent. Ce jeudi, dans un communiqué particulièrement alarmant, la branche européenne de l’OMS a fait cette terrible prédiction : ce sont 500 000 Européens qui pourraient perdre la vie d’ici février.

3 400 morts par jour en Europe

Quelques chiffres pour mettre en perspective cette projection de l’OMS. A l’heure actuelle, environ 3 400 Européens meurent chaque jour de la Covid-19, assez loin donc des 5 000 morts par jour sur laquelle l’OMS se base dans son estimation. Cependant, la courbe des décès en Europe est en forte augmentation, puisque le nombre de morts quotidiens a été multiplié par trois en trois mois. Au pic de l’épidémie en janvier 2021, ce sont 5 600 Européens qui décédaient chaque jour du virus. La projection de l’OMS, aussi inquiétante soit-elle, n’est donc pas totalement irréaliste. Au total, 1,3 millions d’Européens sont morts de la Covid-19 depuis le début de l’épidémie en mars 2020.

A l’heure actuelle, la hausse de la mortalité sur le continent est surtout portée par l’Europe de l’Est. Des pays comme la Russie (1 200 morts par jour), la Roumanie (400 décès quotidiens pour une population d’environ 20 millions d’habitants) ou l’Ukraine (550 morts quotidiens) connaissent une mortalité inédite depuis le début de la pandémie. Ceci est en grande partie dû à un taux de vaccination relativement faible dans cette région du monde, compris entre 30 et 40 % selon les pays.
Rebond épidémique fulgurant en Allemagne et aux Pays-Bas

En Europe occidentale, où la couverture vaccinale est bien plus importante (plus de 70 % de la population est vaccinée), la hausse du nombre de morts est plus faible mais non négligeable. En Allemagne, 35 000 contaminations et 140 décès ont été comptabilisés ce jeudi, un record depuis le mois de juin. Situation similaire aux Pays-Bas, où 33 personnes sont décédées ce mercredi, du jamais vu depuis le mois d’avril. Les pays d’Europe du Sud sont pour le moment moins touchés par cette reprise épidémique.

Pour contrer cette reprise épidémique, les pays d’Europe de l’Ouest misent notamment sur la 3ème dose. La question de la vaccination des enfants âgés de moins de 12 ans, qui a déjà débuté en Israël et aux États-Unis, risque également de se poser dans les prochaines semaines. Pour l’OMS, l’une des clés pour combattre le virus reste cependant le port du masque et le respect des gestes barrières. Certains pays européens qui avaient renoncé aux restrictions face au succès de la campagne de vaccination font désormais machine arrière. C’est notamment le cas aux Pays-Bas, où le port du masque obligatoire dans les lieux publics sera rétabli dès ce samedi.

Si l’épidémie de Covid-19 a souvent remis en cause nos certitudes, une chose semble sûre : 20 mois après ses débuts, l’épidémie n’est pas près de s’arrêter en Europe (comme ailleurs).

Quentin Haroche