L’hôpital

JIM - L’inflation met en danger les hôpitaux

Septembre 2022, par Info santé sécu social

Publié le 07/09/2022

« Nous sommes sur des augmentations moyennes de 10 % des coûts sur tous les postes de dépenses », rapporte Bruno Carrière, directeur général d’UNIHA, la plus importante centrale d’achat des hôpitaux publics dans l’Express.

« Selon nos derniers calculs, le coût s’élève déjà à 750 millions d’euros sur l’année (…) et à un peu plus d’un milliard d’euros en ajoutant les établissements privés », estime Cécile Chevance, responsable financière de la Fédération hospitalière de France (FHF).

Un Ondam de 5 % nécessaire

Une hausse à laquelle il faut ajouter le dégel du point d’indice annoncé pour compenser la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, dont le coût est estimé à un milliard d’euros.

Les établissements publics et privés attendent donc des nouveaux financements dans le PLFF et le sujet s’est invité dans les négociations qui ont lieu entre l’Etat et les représentants des établissements de santé.

Pour l’année prochaine, la FHF calcule ainsi que l’Ondam des établissements de santé devrait au minimum augmenter de 4 à 5 % en 2023 contre +2,4 % avant la Covid et le Ségur.

« Le ministère est évidemment conscient des difficultés liées à l’inflation et travaille avec les fédérations à en identifier l’impact sur les établissements de santé » indique le ministre de la Santé sans en dire plus pour le moment.

Vers une réduction de l’offre de soins en Grande-Bretagne ?

Ce phénomène est également constaté dans d’autres pays et notamment en Grande-Bretagne ou l’inflation frôle les 10 %.

Un article publié le 1er septembre par le British Medical Journal (BMJ) pointe ainsi les augmentations des factures énergétiques des hôpitaux du National Health Service (NHS).

Le NHS estime que les hôpitaux devront faire face à des dépenses supplémentaires de 2 millions de livres par mois cet hiver en raison de la flambée des prix de l’énergie.

Rory Deighton du NHS souligne : « le manque de financement dû à l’inflation devra être comblé par une réduction du personnel, des temps d’attente plus longs pour les soins ou la réduction de l’offre de soins ».

Un langage de vérité qui n’est pas (encore) tenu en France…

F.H.