Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

JIM - L’origine du Sars-Cov-2 reste toujours mystérieuse

Septembre 2021, par Info santé sécu social

L’origine du Sars-Cov-2 reste toujours mystérieuse

Washington, le vendredi 17 septembre 2021

Ni l’enquête internationale de l’OMS, ni l’enquête des services de renseignement américains n’ont permis d’établir l’origine de l’épidémie de Covid-19.

La montagne a accouché d’une souris. Le 24 août dernier, cinq agences du renseignement américain, dont le FBI et la CIA, rendaient leur rapport sur les origines du Sars-Cov-2 et de l’épidémie de Covid-19. Le président Joe Biden leur avait donné 90 jours seulement pour parvenir à une conclusion. Sans grande surprise, les agences ont conclu que les causes de l’apparition du virus restaient inconnues. Si les agences américaines estiment qu’une apparition naturelle du virus reste la plus probable, la thèse de l’accident dans un laboratoire chinois n’est toujours pas exclue.

L’hôte intermédiaire toujours inconnu

Après la publication partielle de ce rapport peu concluant, le président américain a réaffirmé que « les efforts pour comprendre les origines de cette pandémie se poursuivraient » car « connaitre les origines de cette épidémie nous permettra de prendre les mesures nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise ». Il a également de nouveau accusé la Chine, berceau de l’épidémie, de dissimuler des informations à la communauté internationale. Une accusation peu appréciée par Pékin. Le ministre chinois des affaires étrangères Zhao Lijian lui a répondu que « les États-Unis tentaient de blâmer la Chine pour tenter de cacher leur propre échec dans la lutte contre le virus ».

Les services secrets américains n’auront donc pas fait beaucoup mieux que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En mars dernier, plusieurs scientifiques mandatés par l’agence onusienne avaient également rendu un rapport sur les causes de l’épidémie, après avoir mené une enquête en Chine en janvier. S’ils avaient conclu que la transmission du virus de la chauve-souris à l’homme était l’hypothèse la plus probable, ils n’avaient pas réussi à déterminer quel pouvait être l’hôte intermédiaire. Ils avaient également jugé que la crédibilité de la thèse de l’accident de laboratoire était « extrêmement faible », relançant les suspicions d’une influence chinoise sur l’OMS.

Le temps presse pour connaitre la vérité

Dès la publication de leur rapport, les enquêteurs de l’OMS avaient affirmé que de nouvelles investigations étaient nécessaires pour faire la lumière sur les débuts de la pandémie. Mais l’enquête internationale est actuellement au point mort. En juillet dernier, la Chine a refusé que l’OMS mène des investigations dans les laboratoires de virologie chinois, qualifiant cette requête de « manque de respect ». Préférant jouer la carte de l’apaisement, le directeur général de l’OMS Tedros Ghebreyesus a rappelé le 25 août dernier que l’enquête était toujours en cours en Chine, sans convaincre grand monde.

Selon la plupart des experts, le temps presse si l’on veut pouvoir connaitre les origines de l’épidémie. « La fenêtre de tir pour mener cette enquête cruciale se referme rapidement » affirment les auteurs de l’enquête de l’OMS dans un article publié dans la revue Nature le 26 août dernier. Ces scientifiques insistent notamment sur le risque de dépérissement des preuves. Les analyses réalisées sur des échantillons prélevés fin 2019 au début de la pandémie risquent d’être de moins en moins concluantes. Même inquiétude chez Dominic Dwyer, professeur de microbiologie à Sydney, qui a participé à l’enquête de l’OMS en Chine. Dans une tribune publiée ce mardi sur le site Slate, il affirme qu’il sera « bientôt trop tard pour connaitre les origines biologiques de la Covid-19 ».

Nicolas Barbet