Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

JIM - Le néo-confinement suscite beaucoup d’interrogations

Mars 2021, par Info santé sécu social

Paris, le lundi 22 mars 2021

La polémique du week-end autour de l’attestation de sortie dérogatoire n’est pas la seule interrogation née du nouveau confinement mis en place dans une partie de la France.

C’était la grande polémique de ce premier week-end de confinement. Comme si après un an de restriction en tout genre, les Français s’étaient enfin rendu compte de l’absurdité administrative dans laquelle ils sont plongés. L’attestation dérogatoire de sortie de deux pages, comprenant quinze types de dérogations toutes plus sibyllines les unes que les autres est très mal passé chez les millions de Français qui sont à nouveau soumis à un régime de confinement depuis samedi. Le gouvernement a lui-même reconnu le caractère trop complexe de cette attestation avant de finalement l’abandonner : pour tous les déplacements à moins de 10 km du domicile entre 6h et 19h, l’attestation n’est désormais plus nécessaire.

Les réunions privées restent autorisées mais déconseillés

Malheureusement pour l’exécutif, la question de l’attestation n’a pas été le seul couac du week-end, signe que le gouvernement semble avoir de plus en plus de mal à faire comprendre les mesures sanitaires à la population. Pour la énième fois depuis le début de la crise sanitaire, la question des réunions privées est ainsi revenue sur la table. Interrogée sur les antennes de BFM TV, la porte-parole du ministère de l’Intérieur Camille Chaize puis le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ont rappelé que les Français ne devaient pas recevoir des gens à leur domicile, sans préciser s’il s’agissait d’une interdiction ou d’une recommandation.

Alors que la confusion régnait chez les journalistes (et chez les Français) sur la manière d’interpréter ces propos, le ministère de l’Intérieur a rappelé ce dimanche que les réunions privées restent autorisées, mais fortement déconseillés. Pour rappel, depuis une décision (assez obscure) du Conseil Constitutionnel du 11 mai dernier, la plupart des juristes s’accordent pour dire que le gouvernement n’a pas la possibilité d’interdire les réunions dans les lieux privés.

Au-delà du régime de ce nouveau confinement se pose celui de son extension. Pour le moment, seul l’Ile de France, les Hauts de Seine, la Seine-Maritime, les Alpes-Maritimes et l’Eure sont placés en confinement. Mais d’autres régions françaises et notamment l’Auvergne-Rhône-Alpes présentent des taux d’incidence élevés et en hausse continu. Selon le Dr Olivier Guérin, membre du conseil scientifique, il est probable que cette région sera également soumise à de nouvelles restrictions dans les jours ou semaines à venir.

Un modèle français très discutable
Enfin se pose la question de l’efficacité de ce néo-confinement et de sa capacité à endiguer l’aggravation continue de la situation sanitaire depuis plusieurs semaines. Concrètement, mis à part la fermeture de certains commerces et l’interdiction pour les habitants de sortir de la région, très peu de choses ont changé dans les régions soumises aux nouvelles mesures par rapport à la situation antérieure. On voit donc mal comment ces dispositions pourraient changer du tout au tout la situation.

Mais peut être est-ce l’intégralité du modèle français de lutte contre l’épidémie qu’il faut revoir. A ce titre, la comparaison entre l’Occitanie française et la Catalogne espagnole est particulièrement marquante. Depuis le mois de novembre, les Catalans vivent des mesures presque totalement opposées à leurs voisins français. Ainsi, les Catalans peuvent se rendre dans les cafés, restaurants et lieux culturels mais ont l’interdiction de sortir de leur région voir de leur ville et d’aller dans certains commerces. Tout l’inverse donc des Français. Pourtant, les chiffres des contaminations et des hospitalisations d’un côté ou de l’autre des Pyrénées sont très proches. Ces dernières semaines, les courbes se sont même croisées, puisque le taux de contamination augmente en Occitanie et diminue en Catalogne.

Quentin Haroche