Les Ehpads et le grand âge

JIM -Malgré les promesses réitérées, la loi Grand âge finalement mise de coté

Septembre 2021, par Info santé sécu social

Paris, le vendredi 10 septembre 2021

Mercredi, en conférence de presse, Jean Castex enterrait la loi Grand âge, après des années d’atermoiement.

Après une grande consultation dont les gouvernements ont le secret, le législateur devait voter une loi appelée à révolutionner la prise en charge du grand âge et de la perte d’autonomie…en 2019.

Mais de report en report, le gouvernement a dû admettre qu’à 8 mois d’une élection présidentielle, il n’y aurait pas de grande réforme dans le domaine du grand âge.

Cette annonce dépite les professionnels de la dépendance, qui espéraient une refondation d’un secteur en première ligne pendant la crise du Covid-19.

Malgré cette retraite en rase campagne, le Premier ministre promet « des mesures nouvelles » pour « renforcer la 5e branche (autonomie) de la Sécurité sociale ».

« J’étais en charge, non pas d’une loi, mais d’une réforme, une réforme qui avance, qui a commencé et n’attend pas un texte pour exister » explique quant à elle, Brigitte Bourguignon ministre déléguée à l’Autonomie qui promet que « Le PLFSS contiendra des mesures nouvelles, fortes et tangibles pour l’autonomie ».

Co-auteur d’un rapport sur « l’Ehpad du futur », Luc Broussy rappelle pourtant à l’AFP que « cette loi sur la dépendance a été annoncée par le président Macron en juin 2018, l’objectif a été réaffirmé régulièrement. Cela pose le problème de la crédibilité de la parole donnée ».

Le chantier avait même encore été évoqué le 12 juillet par le chef de l’État...

Les professionnels dépités

« Déception, espoir et crainte », c’est ce que dit ressentir Emmanuel Sys, président du CNDEPAH (conférence nationale des directeurs d’établissements des personnes âgées et handicapées). « Déception, car une nouvelle fois, cette loi attendue tant par les directeurs et personnels d’établissements que par les usagers et leurs familles, est enterrée », a-t-il déclaré à l’AFP.

« On a besoin d’une loi pour créer les Ehpad de demain. Là, on continue de mettre des rustines sur un système qui date des années 90 » fulmine Didier Sapy, directeur général du Fnaqpa (Fédération nationale des organismes gestionnaires d’Ehpad et de services à domicile).

L’AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Agées), de son côté « regrette qu’une fois de plus l’Etat ne tienne pas parole sur ce sujet majeur ; laissant au milieu du gué les personnes âgées, professionnels et familles ayant subi de plein fouet les effets des retards français, mis en exergue par la crise COVID » et prévient qu’elle « sera très attentive à ce que les annonces de mesures nouvelles du Premier Ministre dans le cadre du PLFSS se traduisent très concrètement par des financements permettant, enfin, de significativement augmenter le nombre de professionnels au service des personnes âgées en établissements et services à domicile ».

X.B.