Luttes et mobilisations

L’Est républicain Besançon- Grève au CHRU : « Burn out en gériatrie »

Janvier 2017, par Info santé sécu social

« Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un craque, nous sommes épuisés. » Le personnel de gériatrie Trois Aile Nord est au bord du burn out. D’où ce mouvement de grève organisé par FO et SUD, hier, avec distribution de tracts explicatifs. « Avant l’été, nous avons expliqué la situation à nos supérieurs. Expliqué la dégradation de nos conditions de travail, les arrêts maladie se multiplient et les personnes ne sont pas remplacées. Pas plus que les congés maternité. Concrètement, nous n’avons pas la possibilité de faire les toilettes de chaque patient tous les jours. Les pathologies démentielles demandent de l’attention que nous ne pouvons pas donner. Nous manquons de matériels, pour 30 lits, nous n’avons que 15 fauteuils gériatriques (adaptés à l’âge et aux fragilités des patients), ils sont abîmés, au niveau de l’hygiène, c’est délicat… Six lits sont réservés aux personnes sous surveillance, cela demande d’intervenir vite, c’est impossible. Aujourd’hui, le manque de personnel remet en cause la continuité des soins et la sécurité des malades », résument les grévistes. Le personnel affiche pourtant sa motivation (« diversification des tâches, etc. ») et l’affirme : « Les actions des chefs de service vont dans le sens de l’amélioration… »

La direction ne savait pas

La directrice générale, Chantal Carroger, est formelle : « Je n’étais pas au courant du manque de matériel, et des congés maladie sont remplacés. Je suis surprise qu’une grève soit déclenchée sans négociations préalables et choquée qu’elle le soit en pleine épidémie de grippe. Dans ces moments, on ne quitte pas le navire. »

Le discours, lapidaire, fait l’impasse sur les raisons de la réorganisation du service envisagée à l’automne. « Nous n’avons pas pu le faire car il y avait trop d’arrêts maladie », explique-t-elle. A ce moment-là, personne ne pouvait accuser l’épidémie de grippe.

Catherine CHAILLET