Perte d’autonomie, “dépendance”

La CGT : ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS DU GRAND ÂGE : UN RAPPORT EN DÉCALAGE COMPLET QUI NE RÉPOND PAS AUX ATTENTES DES PERSONNELS ET AUX BESOINS DES USAGERS

Novembre 2019, par infosecusanté

La CGT : ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS DU GRAND ÂGE : UN RAPPORT EN DÉCALAGE COMPLET QUI NE RÉPOND PAS AUX ATTENTES DES PERSONNELS ET AUX BESOINS DES USAGERS

Publié le 31 oct 2019

Mardi 29 octobre 2019, a été rendu à la ministre de la Santé, le rapport concernant l’attractivité des Métiers du Grand Âge ; une mission commandée dans un contexte de grande tension et de mobilisation des professionnels.

Les 59 propositions dont certaines auraient pu apparaître comme encourageantes ne prennent décidemment pas en compte l’urgence de la situation. Au final, il s’agit d’une provocation de plus à l’égard des professionnels comme des personnes âgées en l’absence des crédits nécessaires au PLFSS 2020 pour prendre en compte la problématique du vieillissement de la population.
Pour la CGT, la question de l’attractivité ne peut être déconnectée d’un contexte général de restriction de moyens dont découle une situation totalement dégradée en termes de conditions de travail des personnels et d’accueil des usagers. Ainsi, en sus de l’attractivité des métiers, se pose aussi la question de la fidélisation du personnel en place, totalement épuisé, tant physiquement que psychologiquement.
Une situation qui ne va cesser d’évoluer les prochaines années du fait de l’augmentation du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie.
Pour la CGT, répondre aux besoins des personnes âgées avec des conditions de travail correctes doit se traduire par un taux d’encadrement de 1 soignant pour 1 résident. Ce sont ainsi, au minimum, 200 000 emplois supplémentaires à temps plein qu’il faudrait dans les EHPAD dont 40 000 dès cette année pour sortir de cette situation d’urgence. Bien loin du nombre restreints de postes d’aide-soignant.e.s (AS) et d’accompagnant.e.s éducatifs et sociaux (AES) programmés jusqu’en 2024 uniquement.
Autre contradiction dans ce rapport, le remplacement du concours d’entrée en école d’AS par un accès unique, via Parcours Sup, va à l’encontre de la volonté de former en 2020 deux fois plus d’AS et d’AES qu’actuellement ; curieuse méthode que de complexifier les modalités d’accès à la formation alors que la pénurie de candidat.e.s est criante.
Pour la CGT, l’augmentation de salaire proposée ne peut se limiter aux seules rémunérations inférieures au Smic en 2021. La CGT revendique de véritables augmentations de salaires avec une reconnaissance des qualifications et de la pénibilité des métiers, des horaires adaptés et la fin du temps partiel imposé.
Nous exigeons également la revalorisation des frais de déplacements ainsi que la prise en compte des trajets dans le temps de travail pour le secteur à domicile.
Par ailleurs, le rapport suggère de sécuriser les glissements de tâches et prévoit même de donner aux employeurs la possibilité de proposer des postes sur des doubles compétences ! Pour la CGT, ce n’est pas acceptable. Il faut, au contraire, développer la formation qualifiante et la reconnaissance de celle-ci par le salaire.
Pour la CGT, l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie doit relever d’un grand service public d’aide à la personne et de la perte d’autonomie, d’un nouveau droit dans la branche maladie de la Sécurité sociale financé par les cotisations sociales.
De l’argent, il y en a pour soigner et accompagner dignement les personnes en situation de perte d’autonomie – rappelons tout de même les 66 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour l’année 2019, soit autant de recettes en moins pour le financement.
Attractivité des métiers du grand âge, le compte n’y est pas. Une raison de plus pour se mobiliser le 14 novembre et le 5 décembre prochains.

Montreuil, le 31 octobre 2019