Industrie pharmaceutique

La Tribune - Sanofi scinde son activité chimie, les syndicats craignent une cession

Octobre 2016, par Info santé sécu social

Jean-Yves Paillé

Sanofi va scinder son activité de chimie en deux entités. D’un côté celle fabriquant les molécules pour son propre compte, de l’autre celle qui en conçoit pour des clients tiers. Le groupe français vise une baisse des coûts de revient de 20% entre 2015 et 2018 en chimie-biochimie. Les syndicats craignent que cela aboutisse à une cession d’une partie de l’activité.

Dans sa quête de nouvelles économies, Sanofi va réorganiser son activité chimie. Le groupe français, selon des informations de Reuters, lundi 3 octobre, prévoit de regrouper les équipes commerciales de son activité tiers, chargée de produire des vitamines B12 ou encore des corticoïdes pour des sociétés externes, avec les unités de production de ses principes actifs (Elbeuf et Vertolaye en France, Ujpest en Hongrie). Cela donnera naissance à entité de 1.600 personnes.

L’activité chimie sera ainsi scindée en deux entités, l’une fabriquant les molécules pour son propre compte et l’autre pour des clients tiers. Selon un document que s’est procuré Reuters, Sanofi, qui compte mettre en œuvre cette réorganisation de l’activité à partir du 1er janvier 2017, veut ainsi améliorer la performance de la chimie-biochimie « en diminuant ses coûts de revient de 20% entre le budget 2015 et le réel 2018 ».

Sanofi se donne plusieurs options

Sanofi promet « qu’il n’y aura pas d’impact sur l’emploi », selon les propos d’un porte-parole du groupe pharmaceutique relayés par Reuters mais se donne « la possibilité d’envisager différentes options pour définir la meilleure stratégie de développement de cette entité, qu’il s’agisse d’une cession, d’une joint-venture ou d’un maintien au sein de l’entreprise ».

Les syndicats sont quant à eux sur le qui-vive. La CGT et la CFDT craignent que ce projet de scission donne rapidement lieu à une cession de l’activité pour tiers. Thierry Bodin, coordinateur CGT de Sanofi, juge pourtant l’activité « rentable », rapporte Reuters.

Un élu CFDT au comité central d’entreprise interrogé par l’agence de presse va plus loin : « Le choix de la cession est déjà fait mais il ne devrait être annoncé qu’à partir du second semestre 2017. »

(Avec Reuters)