Les retraites

Le Figaro.fr : Pour le gouvernement, pas question « d’amoindrir » les pensions de réversion

Juin 2018, par infosecusanté

Pour le gouvernement, pas question « d’amoindrir » les pensions de réversion

Le Figaro.fr
27 juin 2018

Marie-Cécile Renault

Il faut désamorcer la bombe, et vite ! Alors que la refonte des pensions de réversion enflamme l’opinion depuis dix jours, Emmanuel Macron et Édouard Philippe se sont efforcés de déminer le terrain mardi.

« En aucune façon […] le gouvernement ne travaillerait sur des mesures qui viendraient amoindrir ou remettre en cause les pensions de réversion », a déclaré le premier ministre, questionné au Sénat. Le chef du gouvernement a qualifié ces pensions de « nécessité souvent absolue » pour les veufs et les veuves qui en bénéficient, mais aussi de facteur « d’inégalité » entre ces derniers. Peu de temps après, le président de la République a jugé nécessaire d’enfoncer le clou en faisant une « mise au point sur les pensions de réversion » via Twitter. « Aucun bénéficiaire actuel ne verra sa pension de réversion diminuer ne serait-ce que d’un centime », a écrit le chef de l’État sur le réseau social. Dans un deuxième tweet, Emmanuel Macron a précisé qu’il n’est pas non plus « question de supprimer les pensions de réversion pour les futurs retraités, qui bénéficieront des mêmes prestations pour chaque euro cotisé ».

Rassurer l’opinion

Deux mises au point, coup sur coup, venues du plus haut sommet de l’État. Suffiront-elles à rassurer l’opinion, alors que le gouvernement prépare une loi sur les retraites pour l’été 2019 ? La réversion, qui permet aux veufs de toucher une partie de la retraite de leur conjoint décédé, concerne aujourd’hui 4,4 millions de personnes, dont 87 % de femmes. Pour un million de bénéficiaires, qui n’ont pas de retraite en propre, c’est même la seule pension.

Le gouvernement, en promettant de ne pas « amoindrir » les pensions de réversion, n’est-il pas en train de se lier les mains ? Et ce alors que la question a été ouverte dans le cadre de la concertation menée actuellement par le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, avec les partenaires sociaux. « Je ne suis pas là pour me nourrir sur le dos des veuves », a indiqué ce dernier (nos éditions du 21 juin), mais pour « harmoniser les règles, à enveloppe constante », soit 11 % des dépenses de retraites.