Complementaires santé

Le Généraliste - Complémentaires : polémique autour de l’augmentation des tarifs

Janvier 2021, par Info santé sécu social

PUBLIÉ LE 22/01/2021

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a relancé jeudi la controverse sur les hausses de tarifs des complémentaires santé, dénonçant « une inflation de plus de 4 % en 2021 », alors que la Mutualité française a assuré que la tendance est en moyenne de 2,6 %.

Chacun sa méthode, chacun ses résultats, et un air de déjà-vu. L’UFC-Que Choisir a dégainé la première, sur la base d’un de ses habituels appels à témoignages, qui lui a permis d’analyser « 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes différents » (assurances, mutuelles, institutions de prévoyance).

Et ainsi de « mettre en évidence une inflation médiane des assurances santé de 4,3 % », incluant l’augmentation liée à l’âge « de l’ordre de 1 % à 2 % ».

De son côté, la Mutualité française a enquêté auprès de 32 mutuelles couvrant 13,9 millions de personnes, en contrats individuels et collectifs. Il en ressort « une évolution moyenne des cotisations de 2,6 % », avec une hausse atténuée pour les contrats individuels (2,1 %) et plus marquée pour les contrats d’entreprise (+3,3 %).

Une hausse qui suit la « tendance observée sur les dix dernières années », selon la Mutualité

Au-delà de leur façon de calculer, les deux protagonistes affichent des objectifs radicalement opposés.

L’UFC-Que Choisir, à l’origine de la loi sur la résiliation « à tout moment » des complémentaires santé, demande en effet au gouvernement de contraindre le secteur à davantage de transparence sur ses tarifs et ses « frais de gestion ». L’association n’hésite pas pour cela à insister sur les « hausses massives de cotisations de ces dernières années » : +4 % en 2019, +5 % en 2020 et donc +4,3 % cette année.

La Mutualité, à l’inverse, veut s’épargner une nouvelle réforme, après le « 100 % santé », la résiliation « à tout moment » et la « surtaxe Covid » (prévue dans le budget de la Sécurité sociale pour 2020 car les complémentaires ont économisé près de deux milliards d’euros du fait de la prise en charge à 100 % de certaines dépenses par l’Assurance maladie durant la crise sanitaire) dont les effets se feront encore sentir en 2021.

Elle souligne que, malgré le « rattrapage des soins » attendu après les confinements, la hausse des tarifs suit la tendance « observée sur les dix dernières années ». Les statistiques publiques lui donnent plutôt raison : d’après la Drees, les complémentaires santé ont collecté 38,3 milliards d’euros de cotisations en 2019, soit 1,9 % de plus que l’année précédente, après une progression de 2 % en 2018.

AFP