Luttes et mobilisations

Le Généraliste - Début de la grève des internes et manifestations à Paris et en province

Avril 2017, par Info santé sécu social

Plusieurs centaines d’étudiants en médecine ont manifesté mardi dans plusieurs villes de France à l’appel de l’un de l’Isni, l’un des deux syndicats d’internes qui dénonce une réforme de leurs études qu’ils estiment "bâclée". Dans l’après-midi à Paris, plus de 200 personnes s’étaient rassemblées dans une ambiance bon enfant devant le ministère de l’Enseignement supérieur, où une délégation était reçue. Interpellant aussi Marisol Touraine, ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "touche pas à mon internat" ou encore "les rognons c’est 5 ans de cuisson", en référence à la durée de formation nécessaire, selon eux, à la néphrologie.

Plus tôt dans la journée, une centaine d’internes s’étaient réunis devant le CHU de Rouen pour dénoncer la mise "en danger" de leur formation. "Cette réforme n’est pas applicable pour le mois de novembre. Il n’y a aucune urgence à la faire. On demande le report d’un an", a expliqué Sabrina Sidali, représentante des internes de spécialités médicales de l’ex-Haute-Normandie.

"On est inquiets parce qu’on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés", dénonce aussi Adrienne devant le CHU de Bordeaux où une quarantaine de grévistes étaient rassemblés.

A Marseille, une cinquantaine d’internes ont scandé "formation sacrifiée, patients enterrés" devant l’hôpital de la Timone, l’un d’eux se couchant dans un cercueil. "Une réforme sans concertation est une réforme bâclée", estime Julien Breysse, du syndicat SAIHM (syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille), en accusant l’actuel gouvernement de vouloir précipiter la mise en place de la réforme "à cause du calendrier électoral".

A Tours, 34 internes du CHU s’étaient mis en grève et une quarantaine à Poitiers, selon l’Isni. Ils étaient une cinquantaine à Lyon et une soixantaine à Besançon. "Les internes veulent une formation plus longue, la santé c’est dur. On ne veut pas des médecins trop vite formés, on veut des médecins bien formés", explique Bastien Louguet, président de l’association des internes et chefs de cliniques de Besançon.

L’Intersyndicat national des internes (Isni) rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastroentérologues, a appelé une grève illimitée à partir de mardi pour demander l’allongement du temps de formation de certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales qui devrait s’appliquer à partir de novembre. Cette réforme très attendue maintient notamment un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l’Isni en réclame cinq. Dans un communiqué, le syndicat des étudiants en médecine générale Isnar-IMG a au contraire réaffirmé sa volonté de voir "aboutir" cette "réforme progressiste" "dès la rentrée universitaire 2017".