Environnement et facteurs dégradant la santé

Le Généraliste.fr -Vers un bond du nombre de morts dues au réchauffement climatique en Europe ?

Août 2017, par Info santé sécu social

À l’heure où le sud de la France connaît une forte vague de chaleur, une nouvelle étude s’inquiète des conséquences du réchauffement climatique.

Ainsi, les vagues de chaleur, inondations, tempêtes et autres phénomènes extrêmes pourraient faire 152 000 morts par an en Europe d’ici à la fin du siècle, contre environ 3 000 par an actuellement. Un bond essentiellement dû au réchauffement climatique selon l’étude menée par les chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne dans la revue The Lancet Planetary Health et publiée samedi.

D’après celle-ci, environ deux Européens sur trois pourraient être exposés tous les ans à de telles catastrophes d’ici à 2100, contre 5 % durant la période 1981-2010. "Si le réchauffement climatique n’est pas contenu d’urgence et si des mesures d’adaptation appropriées ne sont pas prises, environ 350 millions d’Européens pourraient être exposés tous les ans à des phénomènes climatiques extrêmes dangereux d’ici à la fin du siècle", avertissent les auteurs de l’étude.

Pour parvenir à ces estimations, les scientifiques ont étudié les effets des sept catastrophes météorologiques les plus meurtrières : vagues de chaleur, vagues de froid, incendies, sécheresses, inondations fluviales et maritimes et tempêtes dans les 28 pays de l’Union européenne, ainsi qu’en Suisse, en Norvège et en Islande.

Ils ont également analysé 2 300 catastrophes survenues durant la période 1981-2010 pour évaluer la vulnérabilité des populations à chacun de ces phénomènes. Ils ont associé ces données à des projections concernant l’évolution du changement climatique, la croissance et les migrations des populations.

Les vagues de chaleur principales responsables

Les vagues de chaleur seront le phénomène le plus meurtrier, provoquant 99 % des décès liés aux événements extrêmes, estiment les chercheurs. Le nombre de morts qu’elles entraînent pourrait "augmenter de manière exponentielle", grimpant de 2 700 à 151 500 par an, soit une augmentation de 5 400 %.

Les morts dues aux inondations sur les côtes augmenteraient elles aussi de manière importante (+3 780 %), atteignant 233 morts tous les ans à la fin du siècle contre six seulement en 1981-2010.

L’augmentation du nombre de morts est due pour 90 % au réchauffement climatique et 10 % seulement à l’augmentation de la population, à l’urbanisation et aux migrations dans des zones exposées aux risques, estiment par ailleurs les scientifiques.

Des "résultats surestimés" ?

Si la communauté internationale s’est engagée en 2015, avec l’accord de Paris, à limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à son niveau de la période pré-industrielle, les chercheurs ont tablé sur une hausse de la température mondiale de 3 °C d’ici à 2 100 par rapport à 1990.

Aussi, l’étude n’envisage pas les éventuelles améliorations des politiques menées pour réduire l’impact de ces phénomènes. Ce qui fait dire à Young Lee et Ho Kim, de l’Université nationale de Séoul, que "les résultats (de l’étude) pourraient être surestimés".

(AVEC AFP)