Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Coronavirus : quels commerces sont autorisés à ouvrir ?

Mars 2020, par Info santé sécu social

La situation de l’épidémie de coronavirus en France « est très inquiétante » et « se détériore très vite », selon le directeur général de la santé. Le chef de l’Etat s’exprimera à 20 heures.

Le Monde avec AFP

Le bilan de l’épidémie due au coronavirus a grimpé dimanche 15 mars à 127 morts et 5 423 cas confirmés en France, soit 36 morts et plus de 900 cas supplémentaires en vingt-quatre heures, la plus forte augmentation quotidienne des cas et décès depuis l’apparition du virus dans le pays, qui est officiellement entré samedi dans le stade 3 de l’épidémie. Plus de 400 personnes sont hospitalisées dans un état grave.

Emmanuel Macron s’exprimera lundi à 20 heures à la télévision sur les nouvelles mesures de lutte contre l’épidémie de coronavirus qui s’étend, a indiqué l’Elysée. Le chef de l’Etat devrait annoncer les mesures qui seront décidées lors d’un déjeuner avec les membres du Conseil de défense, a précisé l’Elysée.

Quels commerces restent ouverts ?
Grandes surfaces, commerces alimentaires, pharmacies, marchands de journaux, pompes funèbres ou banques : le gouvernement a fait la liste des commerces qui pourront ouvrir dans le cadre des mesures de confinement, dans un arrêté paru lundi 16 mars au Journal officiel.

Le gouvernement ordonne depuis dimanche la fermeture des lieux « non indispensables », dont notamment les restaurants et les bars, mais un flou demeurait sur les commerces autorisés à ouvrir. Le premier ministre, Edouard Philippe, avait évoqué samedi les magasins alimentaires, les pharmacies, les banques, les bureaux de tabac et les stations-essence. L’arrêté liste, entre autres, les commerces suivants autorisés à rester ouverts :

 les grandes surfaces de différentes tailles ;

 les supérettes, supermarchés et hypermarchés ;

 les boulangeries ;

 les commerce de détail alimentaire sur éventaires et marchés ;

 les boucheries, poissoneries et primeurs ;

 les revendeurs d’équipements d’automobiles et de deux-roues ;

 les fournisseurs des agriculteurs ainsi que leurs équipementiers ;

 les vendeurs et réparateurs d’ordinateurs ou de téléphonie ;

 les blanchisseries ;

 les services funéraires.

Sur un autre plan, les lieux de cultes, comme les églises, resteront ouverts mais ne peuvent accueillir plus de vingt personnes, sauf en cas d’enterrements pour lesquels aucune limite n’est donnée.

La SPA (Société protectrice des animaux), comme toutes les associations de protection animale, va fermer au public tous ses refuges jusqu’à nouvel ordre. Les vétérinaires sont autorisés à ouvrir, tout comme les commerces « d’aliments et de fournitures pour les animaux de compagnie ».

Macron réunit à midi un « Conseil de défense »
Emmanuel Macron réunit lundi midi un déjeuner de travail « en format Conseil de défense », a annoncé l’Elysée, afin de décider des nouvelles mesures à prendre pour lutter contre l’épidémie de coronavirus.

Le chef de l’Etat devait également s’entretenir à 10 heures avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, la chancelière Angela Merkel et le président du Conseil Charles Michel pour discuter d’un éventuel contrôle renforcé aux fontières européennes, avant la visioconférence des leaders G7 à 15 heures.

La réforme de l’indemnisation du chômage est reportée
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a annoncé lundi le report au 1er septembre de la réforme de l’indemnisation du chômage, qui devait entrer en vigueur le 1er avril.

Muriel Pénicaud a également annoncé la mise en place d’un « système similaire au chômage partiel » pour les personnes employées à domicile (assistantes maternelles, femmes de ménage...) qui n’ont plus de travail ou ont moins de travail. Les employeurs continueront de les rémunérer à hauteur de 80 % de leur salaire habituel et ils se feront ensuite rembourser. « Elles toucheront 80% de leur salaire, l’employeur fera l’avance et on le remboursera par le CESU », a expliqué Mme Pénicaud.

Pour les travailleurs indépendants, une décision sera prise dans les heures ou les jours qui viennent, a indiqué Mme Pénicaud. La perte de leur chiffre d’affaires sera indemnisée « soit par un fonds d’indemnisation, soit une dérogation aux arrêts maladie », a expliqué Mme Pénicaud. La réforme de l’indemnisation du chômage, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, va être reportée au 1er septembre, a aussi annoncé la ministre du travail.

La situation « se détériore très vite »
La situation de l’épidémie de coronavirus en France « est très inquiétante » et « se détériore très vite », a déclaré lundi sur France Inter le directeur général de la santé Jérôme Salomon, craignant une éventuelle « saturation » des hôpitaux :

« Le nombre de cas double désormais tous les trois jours », mais « je voudrais surtout que nos concitoyens se rendent compte qu’il y a des personnes qui sont malades, en réanimation et dont le pronostic vital est engagé, et ces personnes se chiffrent en centaines ».

« Il y a une inquiétude que cette rapidité de l’épidémie entraîne une saturation du système hospitalier français, ce que nous voulons absolument éviter », a déclaré Jérôme Salomon, citant notamment la situation difficile en Alsace et en Ile-de-France, et appelant une nouvelle fois à la responsabilité de la population, reprenant à son compte le « cri l’alerte » lancé par les soignants : « Reste chez toi, c’est aussi simple que ça. »

Un avis de gros temps dans les établissements de santé observé également par le Pr Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou, qui a indiqué sur LCI lundi : « on voit la vague arriver » , certains services de réanimation « sont totalement débordés, d’autres montent en charge ». En région parisienne, « on a assisté à un doublement du nombre de patients hospitalisés en réanimation (...) en trois jours », a-t-il ajouté. Selon lui, pour y parvenir, « il n’y a pas dix solutions, il n’y en a qu’une (...) il faut confiner la population ».

Restrictions : « toutes les mesures » envisagées
En matière de restrictions, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a qualifié lundi de « fake news » les rumeurs d’un confinement total immédiat qui circulaient la veille mais a affirmé que le gouvernement prendrait « toutes les mesures » qui permettront de « modifier en profondeur les comportements » face au coronavirus.

« Cette histoire de décret [dès dimanche sur un confinement de la population] était une fake news. Il n’en reste pas moins que nous prendrons toutes les mesures qui peuvent être utiles pour faire en sorte de modifier en profondeur les comportements » pour endiguer la progression du virus, a-t-elle assuré sur France Inter.

Ce lundi représente par ailleurs le « jour J » pour la fermeture des écoles. Elèves, parents et enseignants entrent en terrain inconnu et devront organiser des cours à la maison pour éviter la propagation du coronavirus, même si, pour beaucoup et malgré les annonces du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer sur des outils à distance, c’est encore « le grand flou ».

Pas de pénurie alimentaire, assure Didier Guillaume
Il n’y a pas de pénurie alimentaire en France, a déclaré lundi le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, appelant les Français à ne pas vider les rayons en faisant des réserves excessives. « Il n’y aura pas de problème d’approvisionnement de l’alimentation », a dit M. Guillaume sur la chaîne CNEWS, tout en reconnaissant que « peut-être que certaines gammes de produits ne seront pas toutes là ». Le ministre de l’Agriculture a toutefois mis en garde sur le risque de dévaliser les rayons en faisant des réserves excessives : « N’allez pas acheter cinq kilos de pâtes, dix litre d’huile, vingt litres de lessives. »

Mesures pour les personnes employées à domicile
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a annoncé la mise en place d’un « système similaire au chômage partiel » pour les personnes employées à domicile (assistantes maternelles, femmes de ménage...) qui n’ont plus de travail ou ont moins de travail. Les employeurs continueront de les rémunérer à hauteur de 80 % de leur salaire habituel et ils se feront ensuite rembourser. « Elles toucheront 80% de leur salaire, l’employeur fera l’avance et on le remboursera par le CESU », a expliqué Mme Pénicaud.

Pour les travailleurs indépendants, une décision sera prise dans les heures ou les jours qui viennent, a indiqué Mme Pénicaud. La perte de leur chiffre d’affaires sera indemnisée « soit par un fonds d’indemnisation, soit une dérogation aux arrêts maladie », a expliqué Mme Pénicaud. La réforme de l’indemnisation du chômage, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, va être reportée au 1er septembre, a aussi annoncé la ministre du travail.