Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - Covid-19 : quelles exceptions à la fin de la gratuité des tests PCR et antigéniques ?

Octobre 2021, par Info santé sécu social

A partir de vendredi 15 octobre, les tests de dépistage au Covid-19 ne seront plus remboursés sous certaines conditions. Les tests PCR coûteront 44 €, et les antigéniques 25 € en semaine, et 30 € le dimanche.

Par Sandra Favier
Publié le 15/10/2021

Depuis le mois de mars 2020, la France a réalisé plus de 150 millions de tests de dépistage au Covid-19, selon les estimations du ministère de la santé. Avec l’extension, en août, des conditions d’utilisation du passe sanitaire, quelque 6 millions de tests hebdomadaires étaient effectués, et environ 3,5 millions le sont encore aujourd’hui chaque semaine.

Ces tests étaient jusque-là entièrement pris en charge par l’Assurance-maladie, avec ou sans ordonnance. Comme le premier ministre, Jean Castex, l’a confirmé le 26 septembre, les tests « de confort » de dépistage du Covid-19 ne seront plus remboursés à partir de vendredi 15 octobre. « Il n’est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables », avait affirmé le premier ministre, dans un entretien aux Echos.

La prise en charge à 100 % de ces tests diagnostics a coûté environ 2,6 milliards d’euros à l’Assurance-maladie en 2020, selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022. En 2021, 6,2 milliards d’euros ont encore été budgétés et 1,6 milliard pour 2022. « La logique est de rembourser les tests liés à des motifs réellement médicaux, et de continuer à inciter à se faire vacciner », avait insisté M. Castex, esquissant les cas de figure où ils continueront d’être remboursés.

Quels tests permettent d’obtenir un passe sanitaire ?
Les tests RT-PCR et les tests antigéniques permettront toujours de générer un passe sanitaire, dans la limite actuelle d’une durée de validité de soixante-douze heures, de même qu’un schéma vaccinal complet ou un certificat de rétablissement.

Toutefois, s’il était possible jusqu’ici d’obtenir un passe sanitaire grâce à un autotest réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé, ce ne sera plus le cas dès vendredi. Les autotests – réalisés sans supervision – restent accessibles à des fins de suivi individuel, mais ils ne donnent pas accès au passe sanitaire.

Dans quels cas resteront-ils pris en charge ?
Selon nos estimations, moins de 10 % de la population en France sera concernée par la fin de la gratuité des tests. En effet, ces derniers seront toujours pris en charge :

si vous êtes vacciné ;
si vous ne l’êtes pas, mais que vous présentez une prescription médicale de moins de quarante-huit heures ;
si vous êtes identifié comme cas contact par l’Assurance-maladie ;
si vous êtes mineur ;
si vous pouvez présenter un justificatif de contre-indication à la vaccination ou bien un certificat de rétablissement ;
si vous devez être pris en charge dans un établissement de santé pour une intervention ou une hospitalisation – la prescription médicale devant faire mention de la date d’entrée en soins ;
si vous participez à une campagne de dépistage collectif, organisée par les agences régionales de santé ou dans les établissements scolaires – dans le cas, notamment, des jeunes adultes scolarisés au lycée.

Par ailleurs, ces nouvelles règles sont adaptées dans les territoires d’outre-mer, confrontés il y a peu à une quatrième vague de contaminations d’une ampleur encore inédite. Ainsi, à la Martinique, à la Guadeloupe et en Guyane, la fin de la gratuité des tests ne sera effective qu’à la levée de l’état d’urgence sanitaire, fixée pour l’instant au 15 novembre. A Mayotte, les tests restent gratuits, sans date de fin pour l’instant, « compte tenu de la fragilité du système de dépistage local », précise le ministère de la santé.

Quels justificatifs apporter pour bénéficier d’un test gratuit ?
Pour bénéficier de la prise en charge des tests de dépistage, il faudra désormais présenter un justificatif. Cela peut être un certificat de vaccination, de contre-indication à la vaccination ou de rétablissement après une infection au SARS-CoV-2. Une pièce d’identité sera demandée aux mineurs.

Sinon, un justificatif de contact à risque délivré par l’Assurance-maladie ou une prescription médicale de moins de quarante-huit heures permettent aussi de prétendre à la gratuité des tests.

Combien le dépistage coûte-t-il ?
Dès vendredi, ceux qui ne satisfont pas aux critères de gratuité devront payer leurs tests. Les prix restent identiques à ceux qui sont actuellement pris en charge par l’Assurance-maladie. Ils varient en fonction du type de test, du professionnel qui le réalise, du jour et du lieu où il est effectué.

Pour un test RT-PCR réalisé en laboratoire de biologie médicale, le tarif de base est de 44 €. Les tests antigéniques réalisés en pharmacie seront facturés 25 € en semaine, et 30 € le dimanche. En laboratoire, ces derniers reviendront à 22 €.

Les infirmiers, médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et kinésithérapeutes sont également habilités à réaliser des tests antigéniques de dépistage.