Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde - La Corée du Sud, second foyer de contagion du Covid-19 avec 1 146 cas d’infections

Février 2020, par Info santé sécu social

En Chine continentale, le coronavirus a contaminé 78 064 personnes et causé 2 715 décès. Pékin a annoncé le plus faible bilan quotidien depuis trois semaines.

Le Monde avec AFP

Après la Chine, c’est au tour de la Corée du Sud de publier des bilans quotidiens alarmants. Les autorités sanitaires ont annoncé, mercredi 26 février, 169 nouvelles contaminations, pour un total de 1 146, et un onzième décès lié au coronavirus. Il s’agit du niveau d’infection le plus important au monde en dehors de la Chine continentale, où l’épidémie de Covid-19 est apparue en décembre 2019.

La onzième personne à avoir succombé au virus est un homme d’une trentaine d’années originaire de Mongolie, devenu le premier étranger décédé en Corée du Sud, selon un communiqué des Centres de contrôle et de prévention des maladies (KCDC). Il était hospitalisé dans l’attente d’une greffe du foie, précise l’agence de presse Yonhap.

Parmi les personnes contaminées, un soldat américain en poste dans le camp de Carroll, à 30 kilomètres au nord de Daegu, a été testé positif au nouveau coronavirus, ont annoncé les responsables militaires. Premier militaire américain contaminé, il a été placé en auto-quarantaine dans sa résidence située en dehors de la base.

Pas de confinement à Daegu
L’immense majorité des nouveaux cas de contamination – soit 90 % – ont été détectés à Daegu (Sud), quatrième ville du pays et épicentre de l’épidémie en Corée du Sud, et dans la province voisine de Gyeongsang du Nord. A elles deux, la ville et la province représentent 80 % des cas de contamination dans le pays.

Les autorités de Daegu ont appelé la population à se montrer très prudente, en conseillant aux habitants de rester chez eux en cas de fièvre ou de symptômes respiratoires. Elles ont cependant déclaré ne pas envisager le placement en quarantaine de la ville comme l’a fait la Chine avec la mégapole de Wuhan, où le virus est apparu. Le gouvernement entend tout mettre en œuvre pour « permettre un retour à la normale à Daegu dans les quatre prochaines semaines », a-t-il affirmé, estimant que cette semaine sera « déterminante ».

La Corée du Sud possède un système médical de pointe, la presse y est libre et le pays est très transparent, ce qui permet de faire confiance aux chiffres communiqués par les autorités sanitaires, selon des observateurs.

La plupart des cas de contamination ont un lien avec une secte chrétienne, l’Eglise Shincheonji de Jésus, qui compte environ 200 000 fidèles. Le directeur des KCDC a conseillé aux membres de cette Eglise d’éviter « autant que possible » de sortir de leur domicile.

94 passagers d’un avion mis en quarantaine
En Chine, les autorités sanitaires ont annoncé le plus faible bilan quotidien depuis trois semaines, avec 52 morts au cours des dernières vingt-quatre heures – portant le nombre de décès à 2 715 depuis l’apparition de la pneumonie virale en décembre 2019 dans la province du Hubei. Quelque 406 nouveaux cas de contamination ont également été répertoriés, selon la commission nationale de la santé.

Le même jour, les autorités chinoises ont mis en quarantaine 94 personnes présentes sur un vol arrivant à Nankin (est de la Chine) en provenance de Séoul, car trois passagers étaient fiévreux, a rapporté un médiat d’Etat chinois. Des membres du service des douanes sont montés à bord de l’avion peu après son atterrissage afin de détecter d’éventuels symptômes du nouveau coronavirus, et en ont découvert sur trois passagers, tous Chinois, selon la chaîne CCTV.

Ces derniers ont été hospitalisés en vue d’un test de dépistage. Ils ne se sont pas rendus récemment à Wuhan, la capitale du Hubei, où le virus avait fait son apparition, a précisé la chaîne.

Quarante-cinq passagers, qui ont débarqué du navire de croisière Diamond Princess touché par le coronavirus, présentent certains types de symptômes, a déclaré, mercredi, le ministre japonais de la santé, Katsunobu Kato. Les autorités ont contacté 813 anciens passagers du paquebot autorisés à en descendre la semaine passée, après avoir été testés négatifs au nouveau coronavirus venu de Chine.

« Nous leur avons demandé de consulter un médecin et de passer des tests » pour vérifier s’ils étaient infectés par le nouveau coronavirus, a précisé le ministre de la santé aux députés, lors d’une session parlementaire. « Nous avions pensé que le suivi était une mesure de précaution, mais maintenant nous le renforçons et vérifions chaque jour » par téléphone.

Le gouvernement japonais défend la façon dont il a géré la mise en quarantaine du Diamond Princess pendant quatorze jours, mais il est vivement critiqué en raison des centaines de cas d’infection au coronavirus qui s’y sont développés. Les reproches ne se sont pas calmés après le débarquement des passagers car, contrairement aux autres pays qui ont imposé une quarantaine supplémentaire à leurs ressortissants, le Japon a laissé rentrer chez eux les passagers par les transports en commun avec de simples consignes, comme porter un masque ou éviter de rencontrer du monde.

Mercredi, au moins deux anciens passagers du navire de croisière avaient, d’ores et déjà, été confirmés infectés après avoir pourtant été testés négatifs avant de débarquer du navire immobilisé près de Yokohama au sud de Tokyo.