Industrie pharmaceutique

Le Monde - Levothyrox : l’agence du médicament visée par une action collective en justice

Septembre 2021, par Info santé sécu social

L’instance est accusée d’un « défaut de vigilance » et d’un « défaut d’anticipation » au moment du changement de formule du médicament, en 2017, accusé par des patients de provoquer des effets secondaires.

Le Monde avec AFP
Publié le 14/09/2021

Après le laboratoire Merck, une nouvelle action collective en justice a été lancée dans l’affaire du Levothyrox, contre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) cette fois, par le même avocat. Entre mars 2017 et avril 2018, quelque 31 000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges et autres effets secondaires ont accusé la nouvelle formule du médicament d’en être la cause.

Me Christophe Lèguevaques espère obtenir « 15 000 euros par demandeur » pour « indemniser le préjudice moral d’anxiété », a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse en ligne, mardi 14 septembre.

« Les personnes qui se sentent concernées » peuvent s’inscrire jusqu’au 15 novembre sur une plate-forme en ligne pour se joindre à cette action, moyennant 120 euros. La procédure est lancée devant e tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis), dont dépend l’ANSM. Déjà à l’origine d’une autre action collective contre Merck, le laboratoire qui fabrique ce médicament pour la thyroïde, l’avocat a notamment accusé l’ANSM d’un « défaut de vigilance » et d’un « défaut d’anticipation » au moment du changement de formule.

Plusieurs procédures judiciaires
Selon Merck, la nouvelle formule était censée apporter davantage de stabilité en modifiant les excipients du Levothyrox et non son principe actif (la lévothyroxine). En juin 2019, une étude menée par l’ANSM auprès de plus de deux millions de patients avait conclu que le passage à la nouvelle formule n’avait pas engendré de « problèmes de santé graves ».

Cette affaire fait l’objet de plusieurs procédures devant la justice. Après la première action collective, la cour d’appel de Lyon avait estimé en juin 2020 que Merck avait commis « une faute » au moment du changement de formule, et l’avait condamné à verser 1 000 euros à chacun des 3 000 plaignants. Le laboratoire s’est pourvu en cassation.

Par ailleurs, au pénal, l’affaire fait l’objet d’une information judiciaire contre X pour des faits présumés de tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires et mise en danger de la vie d’autrui. Elle est instruite par le pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille. La distribution de l’ancienne formule, qui devait s’arrêter, a finalement été prolongée à plusieurs reprises et se poursuivra au moins jusqu’à la fin de 2022.

Le Monde avec AFP