Emploi, chômage, précarité

Le Monde.fr : Assurance-chômage : le patronat claque la porte de la négociation

Janvier 2019, par infosecusanté

Le Monde.fr
Assurance-chômage : le patronat claque la porte de la négociation
28 janvier 2019

Le Medef et la CPME protestent contre la volonté de Macron de mettre en place le bonus-malus pour réduire le recours excessif aux contrats courts.

Le ton est monté lundi 28 janvier autour du bonus-malus : le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ont suspendu leur participation à la négociation sur l’assurance-chômage. Les deux organisations patronales protestent contre la « détermination » d’Emmanuel Macron à mettre en place ce dispositif réclamé par les syndicats pour lutter contre la précarité.

Jeudi, lors de sa rencontre avec des citoyens dans la Drôme, le président Macron a réaffirmé sa volonté de réguler les contrats courts par le bonus-malus. Cette déclaration, en pleine négociation sur l’assurance-chômage, a notamment agacé la CPME. « Tous les efforts menés par les négociateurs pour “déprécariser” les contrats courts ont ainsi été balayés d’un revers de main », a-t-elle réagi, trois jours avant une nouvelle séance de négociation.
Lire l’analyse :| Assurance-chômage : patronat et syndicats n’arrivent pas à s’accorder sur les contrats courts
« Le président de la République vient d’intervenir publiquement, semblant indiquer que le bonus-malus se mettra en place et ce, quel que soit le résultat de la négociation », a regretté pour sa part le Medef, qui devait présenter jeudi aux organisations syndicales ses propositions sur la question des contrats courts.

Les CDD de moins d’un mois multipliés par 2,5 en vingt ans

Démarrée en novembre, la négociation doit prendre fin le 20 février, après avoir été prolongée de deux séances, syndicats et patronat échouant notamment à se mettre d’accord sur un mécanisme qui réduirait le recours excessif aux contrats courts.

En vingt ans, les CDD de moins d’un mois ont été multipliés par 2,5, une source de précarité et un surcoût de deux milliards d’euros pour l’Unédic, qui gère l’assurance-chômage. Le système de bonus-malus consiste à moduler les cotisations chômage de l’employeur en fonction du taux de rupture de contrats de travail. L’idée est de faire varier la cotisation patronale à l’assurance-chômage, actuellement de 4,05 %, en fonction du taux de rupture de contrats donnant lieu à inscription à Pôle emploi – une promesse présidentielle soutenue par les syndicats.