Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Coronavirus dans le monde : l’accélération de l’épidémie en Afrique inquiète l’OMS

Juillet 2020, par infosecusanté

Le Monde.fr : Coronavirus dans le monde : l’accélération de l’épidémie en Afrique inquiète l’OMS

A Barcelone, la capacité d’accueil dans les bars a été limitée à 50 % et les visites dans les maisons de retraite sont désormais interdites.{}

Le Monde avec AFP

Publié le 20/07/2020

Le Covid-19 a fait plus de 600 000 morts et contaminé plus de 14,5 millions de personnes dans le monde, selon un bilan effectué par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, lundi 20 juillet à 13 heures. La pandémie, qui touche 196 pays et territoires, continue de se propager ou reprend dans de très nombreux pays.

Le nombre de morts liées au Covid-19 a doublé en un peu plus de deux mois. Plus de 100 000 nouveaux décès ont été enregistrés en vingt et un jours, depuis le 28 juin. Officiellement, les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé, avec 140 922 morts, devant le Brésil (80 120), le Royaume-Uni (45 300), le Mexique (39 184) et l’Italie (35 045).

L’Afrique inquiète l’OMS
Lundi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est déclarée « préoccupée » par l’« accélération » de l’épidémie de Covid-19 sur le continent africain, qui jusqu’à présent avait été relativement épargné.

L’Afrique est officiellement le deuxième continent le moins touché, avec plus de 15 160 décès, devant l’Océanie. Mais en Afrique du Sud, pays le plus touché sur le continent, le Covid-19 a causé la mort de plus de 5 000 personnes. « L’Afrique du Sud risque d’être un précurseur de ce qui va se passer dans le reste de l’Afrique », a averti le directeur des situations d’urgences sanitaires à l’OMS, Michael Ryan, en conférence de presse à Genève.

Situation « critique » à Hongkong, déconfinement prudent en Chine
Le nombre de cas augmente à nouveau à Hongkong, qui avait pourtant presque mis fin aux contaminations locales en juin. La région semi-autonome a répertorié, ces deux dernières semaines, 500 nouveaux cas. Et les médecins ont du mal à identifier les chaînes de transmission dans ce territoire très densément peuplé de 7,5 millions d’habitants. Au total, 1 886 cas et 12 décès ont été enregistrés dans la ville.

En Chine, l’ambiance est au déconfinement prudent. Une partie des quelque 70 000 cinémas du pays, fermés fin janvier, ont rouvert lundi avec énormément de précautions : billets vendus uniquement en ligne, distance entre les sièges et pop-corn interdits. Les cinémas de Pékin demeurent toutefois fermés pour le moment.

Record d’hospitalisation à Los Angeles
Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés à Los Angeles a atteint un nouveau record ce week-end, les autorités sanitaires de la mégalopole s’inquiétant particulièrement du taux d’infection élevé des jeunes adultes. Le comté de Los Angeles, qui représente dix millions d’habitants à lui seul, a recensé dimanche 2 216 malades hospitalisés après avoir contracté le nouveau coronavirus, contre 2 193 le 15 juillet, date du précédent record.

Parmi les patients actuellement hospitalisés, 26 % se trouvent dans une unité de soins intensifs et 19 % ont été placés sous respirateur, soulignent les autorités sanitaires. « En ce moment, les jeunes adultes sont hospitalisés à un rythme encore jamais vu », a relevé la directrice de la santé publique du comté, Barbara Ferrer, avant de mettre en garde cette catégorie de population.

Le port du masque, un geste « patriotique » pour Trump
Accusé d’être dans le déni face à la persistance de la pandémie aux Etats-Unis, Donald Trump a esquissé lundi un changement de stratégie, en défendant le port du masque.

« Beaucoup de gens disent qu’il est patriotique de porter un masque quand il est impossible d’exercer la distanciation sociale. Et personne n’est aussi patriote que moi, votre président préféré », a-t-il écrit dans un tweet illustré par une photo de lui-même portant un masque. Le président américain a longtemps affiché une position ambiguë sur cette question sensible, et n’est apparu en public avec un masque pour la première fois que le 11 juillet.

Des mesures ciblées pour éviter la deuxième vague
En France, le port du masque est devenu obligatoire lundi dans les lieux publics clos, sous peine d’une amende de 135 euros. Tout en affirmant que la France était « très loin » d’une deuxième vague, le ministre de la santé, Olivier Véran, a déclaré qu’il y avait « entre 400 et 500 clusters » recensés dans le pays depuis la mi-mai, dont une centaine sont toujours actifs.

En Espagne, les autorités surveillent depuis plusieurs jours plus de 120 foyers actifs, en particulier en Catalogne (nord-est). A Barcelone, les cinémas, théâtres et discothèques ont fermé leurs portes, les réunions de plus de dix personnes sont interdites de même que les visites dans les maisons de retraite. La capacité d’accueil dans les bars et les restaurants a été limitée à 50 %. Lundi soir, des mesures similaires ont été prises dans la région de Murcie (sud-est).

En Angleterre, le port du masque sera obligatoire dans tous les magasins à compter du 24 juillet. C’est déjà le cas en Ecosse. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a prévenu qu’il n’utiliserait qu’en dernier ressort la carte du reconfinement, comparant cette solution à une mesure de « dissuasion nucléaire », dans une interview dimanche au Daily Telegraph.

Un vaccin testé au Brésil
Un vaccin contre le coronavirus développé par le laboratoire chinois Sinovac Biotech doit commencer à être testé au Brésil (qui compte plus de 80 000 décès et plus de 2,1 millions de contaminés) mardi, auprès de 900 professionnels de la santé volontaires à Sao Paulo, ont annoncé lundi les autorités locales. Au total, ce vaccin sera injecté à 9 000 volontaires dans six Etats brésiliens, dans le cadre de la phase 3, la dernière avant l’homologation. Ces tests sont menés par l’Institut public de référence Butantan, qui doit en produire 120 millions de doses si les résultats s’avèrent concluants.

L’Amérique latine s’inquiète
Les nouvelles sont moins encourageantes en Colombie. L’épidémie sera présente pendant encore « au moins un an », a estimé lundi le président colombien Iván Duque, excluant dans l’immédiat toute levée du confinement. Peuplée de 50 millions d’habitants, la Colombie a franchi lundi le cap des 200 000 cas de contamination depuis l’apparition du premier cas de coronavirus le 6 mars dernier.

A La Paz, la capitale de la Bolivie, et à Cochabamba, dans l’ouest du pays, les autorités sanitaires s’inquiètent d’une « escalade très rapide » de l’épidémie. « Les cas doublent chaque semaine », et l’accroissement de l’épidémie est enregistré « particulièrement dans les départements de La Paz et de Cochabamba », a déclaré le responsable national de l’épidémiologie, Virgilio Prieto, à l’agence de presse officielle ABI.

L’Argentine a, de son côté, enregistré le chiffre record de 113 morts du coronavirus en 24 heures, ce qui porte à 1 373 le nombre total de décès. Ce chiffre record intervient au moment où ce pays sud-américain a levé certaines des restrictions décidées dans le cadre du confinement obligatoire de deux semaines imposé dans la capitale et sa périphérie, où se concentrent 90 % des cas de contamination.