Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Covid-19 : Dunkerque et son agglomération, où « un habitant sur cent tombe malade chaque semaine », confinées le week-end

Février 2021, par infosecusanté

Le Monde.fr : Covid-19 : Dunkerque et son agglomération, où « un habitant sur cent tombe malade chaque semaine », confinées le week-end

Près de 250 000 personnes seront concernées par la mesure qui entre en vigueur vendredi soir. La situation sanitaire « se dégrade » ailleurs en France, selon le gouvernement, ce qui « impose des mesures fortes ». Jean Castex prendra la parole, jeudi.

Le Monde avec AFP
Publié le 24/02/2021

Comme Nice et le littoral des Alpes-Maritimes, l’agglomération de Dunkerque connaîtra ce week-end son premier confinement localisé. En déplacement dans cette ville du Nord, le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé mercredi 24 février qu’un confinement y serait instauré dès cette fin de semaine, du vendredi soir au lundi matin, pour contrer une incidence « alarmante » de l’épidémie de Covid-19.

Dans cette agglomération de 250 000 habitants dont « un habitant sur cent tombe malade chaque semaine » du Covid-19, les déplacements le week-end ne seront possibles que pour certains motifs. Les commerces autres qu’alimentaires resteront par ailleurs fermés. Les dix plus grands centres commerciaux (plus de 5 000 m2) ne fonctionneront plus qu’en « cliquez-emportez », a précisé le ministre.

L’obligation du port du masque y sera également généralisée, tandis que 16 700 doses de vaccins supplémentaires seront acheminées vers Dunkerque. Par ailleurs, la vente d’alcool à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique seront interdites dans l’ensemble du département. Des précisions sur les dates d’application et les modalités de ces nouvelles mesures seront données jeudi par le préfet.

Alors que ce territoire est en proie à une flambée de l’épidémie attisée par le variant dit britannique, le maire de Dunkerque (divers gauche), Patrice Vergriete, avait réclamé, en début de semaine, un rendez-vous d’urgence avec l’exécutif pour évaluer la situation. Le taux d’incidence y a dépassé les 900 cas pour 100 000 habitants, alors que la moyenne nationale s’établit à 105 et que le seuil d’alerte est à 50.

La situation épidémique est « très inquiétante, alarmante même » à Dunkerque, a insisté M. Véran, expliquant que le taux d’incidence de la maladie est « le double de ce qu’il était au plus fort de la première et de la deuxième vague ». Les hôpitaux locaux sont saturés, au point qu’il faut « transférer désormais des malades dans d’autres hôpitaux de la région, et demain, c’est probable, ailleurs en France », a-t-il ajouté.

Patrice Vergriete a approuvé la décision du gouvernement :

« On voulait donner la chance à la prévention, mais la situation générale est plus difficile, la population doit le comprendre (…). L’hôpital est saturé, le personnel soignant épuisé. Maintenant j’attends que les Dunkerquois respectent les décisions. »

Olivier Véran a, par ailleurs, réaffirmé que la situation épidémique demeurait préoccupante sur l’ensemble du territoire national et que les prochains jours allaient être « cruciaux » pour une dizaine de départements. « L’épidémie a cessé de diminuer [dans le pays] et même par endroits elle peut augmenter, a-t-il dit devant la presse. Nous avons effacé en une semaine les deux semaines de baisse consécutives que nous avions enregistrées jusqu’ici. »

Plus tôt mercredi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait déjà estimé que la situation sanitaire due au Covid-19 « se dégrad[ait] » sur le territoire français, pointant lui aussi une les cas « très préoccupants » d’une dizaine de départements. A l’issue du conseil des ministres, il a précisé que « tous [les] efforts [de la population] » devaient se poursuivre pour « éviter » un troisième confinement à l’échelle nationale.

Il n’y a « évidemment » pas de « certitude que nous y parviendrons », mais « si nous considérions qu’il fallait aujourd’hui un confinement, nous aurions décidé d’un confinement », a-t-il ajouté. La dégradation de la situation sanitaire « impose des mesures rapides et fortes face aux risques imminents », a-t-il insisté, précisant que le premier ministre, Jean Castex, tiendrait une conférence de presse jeudi. « Nous l’avions montré la semaine dernière en Moselle, nous l’avons montré ce week-end dans les Alpes-Maritimes : dès que la situation l’impose, nous n’hésitons pas à prendre des mesures et des décisions rapides et fortes, mais pour des décisions efficaces », a rappelé M. Attal.

Un confinement localisé les week-ends a été instauré, lundi, dans les Alpes-Maritimes, où le taux d’incidence est largement au-dessus de la moyenne nationale. En Moselle, le préfet a simplement augmenté les contrôles d’application des mesures sanitaires et le nombre de tests réalisés. Le gouvernement n’avait pas souhaité accéder aux demandes de la majorité des élus locaux qui demandaient une fermeture des écoles, voire un confinement localisé.

En revanche, le porte-parole du gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’aucun allègement des restrictions n’était prévu dans les départements au taux d’incidence moins élevé. « Notre ligne de conduite n’a pas changé : d’abord des ripostes ciblées, des mesures de freinage précises et les étendre si cela est nécessaire », a-t-il ajouté.