Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Le Monde.fr : Covid-19 : en France, l’épidémie progresse moins vite

Décembre 2022, par infosecusanté

Le Monde.fr : Covid-19 : en France, l’épidémie progresse moins vite

Les autorités sanitaires s’inquiètent de la cocirculation du SARS-CoV-2 et des virus de la grippe et de la bronchiolite, en cette veille de fêtes, alors que les taux de rappel vaccinal contre le Covid-19 restent très insuffisants.

Par Florence Rosier

Publié le 16/12/2022

En France, la circulation du SARS-CoV-2 continue de progresser, mais à un rythme moins marqué. Tel est la principale tendance du dernier point épidémiologique de Santé publique France (SPF), jeudi 15 décembre, qui porte sur la semaine du 5 au 11 décembre (semaine 49).

Cette remontée des données d’incidence a néanmoins été perturbée par les mouvements de grève d’une partie de partie des laboratoires de biologie médicale privés, relève SPF. L’agence s’est donc appuyée sur les tests antigéniques, essentiellement réalisés par les pharmacies de ville, et sur les tests PCR des laboratoires non grévistes.

Dans la période examinée, le taux d’incidence est toujours en hausse, avec 643 nouveaux cas pour 100 000 habitants, versus 578 la semaine précédente (+ 11 %). Cette hausse était de + 27 % une semaine plus tôt. Au total, 436 368 nouveaux cas ont été confirmés sur la semaine 49, soit une moyenne de 62 338 cas par jour. Chez les moins de 20 ans cependant, le taux d’incidence est en baisse.

Baisse du « nombre de reproduction » du virus
Au niveau national, le taux de positivité des tests est en légère diminution. « Peut-être que cette baisse des taux de positivité peut annoncer un ralentissement de cette circulation toujours active du virus dans la plupart des régions », analyse Isabelle Parent, de SPF. L’épidémie marquerait-elle le pas ? C’est ce que semble confirmer la baisse du « nombre de reproduction » du virus (le nombre d’individus qu’infecte une personne contaminée). Il s’établit à 1,12 en semaine 49, contre 1,21 la semaine précédente.

Cette vague de Covid-19 est toujours portée par la souche BA.5 du variant Omicron, qui représentait 92 % des séquences interprétables du 28 novembre. Le sous-lignage BQ.1.1 continue d’augmenter à un rythme régulier, avec 62 % des séquences interprétables, versus 60 % une semaine plus tôt.

Les hospitalisations et les décès, eux, restent en hausse, même si les données doivent être consolidées. Entre le 5 et le 11 décembre, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital pour ou avec Covid-19 a augmenté de 2 % (7 475, versus 7 297 la semaine précédente). Mais cette augmentation est moins prononcée que les trois semaines précédentes (elle était de + 20 % sur la semaine 48). Quant au nombre de décès à l’hôpital et en ESMS (établissement ou service social ou médico-social), il s’élève à 526 (+ 8 %).

« Cocirculation de virus respiratoires »
Si la neuvième vague de Covid-19 progresse plus lentement, l’inquiétude vient de sa coïncidence, en cette période d’avant-fêtes, avec deux autres épidémies. D’une part, l’épidémie de grippe est « exceptionnellement précoce » cette année, et tous ses indicateurs sont « en forte augmentation dans toutes les classes d’âge », souligne Sibylle Bernard-Stoecklin, de SPF. D’autre part, si le pic de l’épidémie de bronchiolites pourrait avoir été franchi la semaine dernière, « on reste sur un niveau très élevé de circulation des virus responsables », note de son côté Sophie Vaux, de SPF, avec une « intensité est plus forte que celle des dix dernières années. »

« Depuis quelques semaines, on est en présence d’une cocirculation de virus respiratoires », résume Isabelle Parent, dont l’impact se cumule « à la veille des fêtes de fin d’année ». D’où, rappelle une nouvelle fois SPF, l’importance de mobiliser tout l’arsenal préventif : les gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains, l’aération des pièces, les mesures d’hygiène… et, bien sûr, la vaccination contre le Covid-19 et contre la grippe. Au 12 décembre, seulement 12,6 % des 60-79 ans éligibles avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron, et 16 % des 80 ans et plus éligibles. « C’est insuffisant », a martelé Isabelle Parent.