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Le Monde.fr : Hôpital : le gouvernement débloque 150 millions d’euros pour permettre « une hausse du personnel, à condition qu’on en trouve », dans les services en tension

Octobre 2022, par infosecusanté

Le Monde.fr : Hôpital : le gouvernement débloque 150 millions d’euros pour permettre « une hausse du personnel, à condition qu’on en trouve », dans les services en tension

Cette annonce survient après que plus de 4 000 soignants en pédiatrie ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, pour dénoncer la saturation des services pédiatriques hospitaliers.

Le Monde
Publié le 23/10/2022

Le ministre de la santé, François Braun, a annoncé, dimanche 23 octobre, le déblocage de 150 millions d’euros pour les « services en tension de l’hôpital », notamment en pédiatrie. Ce plan devra permettre « une hausse du personnel, à condition qu’on en trouve », a insisté le ministre sur BFM-TV, sur fond de crise des services d’urgence pédiatrique.

« Ce n’est pas nouveau, malheureusement, ça fait des dizaines d’années que l’hôpital est maltraité », a réagi le ministre de la santé, après que plus de 4 000 soignants en pédiatrie ont adressé vendredi une lettre ouverte à Emmanuel Macron, publiée par Le Parisien, pour dénoncer la saturation des services pédiatriques hospitaliers et ses conséquences sur la santé des enfants concernés.

« On a une épidémie de bronchiolite plus précoce que d’habitude qui arrive sur un hôpital à bout de souffle et sur lequel il faut faire un travail de fond, a observé dimanche M. Braun. « Bien entendu nous allons prendre en charge tous les enfants qui nécessitent d’aller à l’hôpital, mais il faut nous aider en évitant d’aller à l’hôpital quand ce n’est pas nécessaire. »

« Des pansements sur une jambe de bois »
Les soignants fustigent des difficultés structurelles, dont les conditions de travail et une prise en charge inadaptées, résultats d’une « inaction politique irresponsable ». Ils dénoncent, en outre, des « transferts éloignés » d’enfants, parfois dans des villes distantes de « plusieurs centaines de kilomètres » de chez eux.

Selon eux, l’épidémie de bronchiolite sature des services déjà « exsangues », alors qu’« un nombre toujours plus important de postes de personnels paramédicaux et médicaux sont vacants ». Cette maladie respiratoire qui touche les bébés et les conduit parfois à l’hôpital s’est désormais étendue à presque toute la France métropolitaine.

Pour répondre à ce nouvel accès de fièvre à l’hôpital, l’exécutif a prévu un « plan d’action immédiat », a annoncé sur CNews le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. « On déclenche là où c’est nécessaire les fameux plans blancs pour rappeler du personnel supplémentaire et pour avoir une meilleure coopération dans les territoires », a-t-il détaillé. Le plan blanc contient des mesures d’organisation destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou l’activité accrue d’un hôpital.

« On explique qu’on veut des réformes structurelles, urgentes et on nous répond par un plan blanc utilisé une fois par an depuis 2019. Le plan blanc, ça veut dire déplacer des infirmières, annuler des congés…, ça ne fait que tendre la façon dont on pratique le soin », a répondu Mélodie Aubart, neuropédiatre à l’Hôpital Necker-Enfants malades de Paris, une des signataires de la lettre à M. Macron. « On ne peut pas continuer de mettre en permanence des pansements sur une jambe de bois », résume-t-elle.

« Le gouvernement était dans l’obligation de réagir vite mais il y a un vrai problème de fond », a elle aussi réagi Isabelle Desguerre, cheffe du service de neuropédiatrie à l’hôpital Necker, à Paris, et également signataire du courrier au chef de l’Etat. « Cent cinquante millions, c’est un effet de chiffre, le problème ce n’est pas les sous mais reconnaître le statut des soignants, leur donner envie de travailler en hôpital, mettre des vrais ratios soignants par enfant… », met-elle en avant.

« Il y a un problème et nous le savons », avait reconnu samedi sur Franceinfo la ministre déléguée auprès du ministre de la santé, Agnès Firmin-Le Bodo. « Nous comptons sur la solidarité entre les hôpitaux, sur la solidarité avec la médecine de ville et travaillons à l’ouverture plus prolongée le soir des maisons médicales de garde », avait-elle affirmé, précisant apporter le « soutien » du gouvernement aux soignants.

Le Monde