Les retraites

Le Monde.fr : Réforme des retraites : l’exécutif cherche à calmer la colère des salariés du transport

Octobre 2019, par infosecusanté

Le Monde.fr : Réforme des retraites : l’exécutif cherche à calmer la colère des salariés du transport

La phase de concertation se poursuit, notamment avec les syndicats de la RATP. Plusieurs organisations appellent à une journée de grève le 5 décembre, qui devrait être très suivie et pourrait durer.

Par Éric Béziat

• Publié le 17 octobre 2019

Place au plat de résistance dans la réforme phare du gouvernement Macron-Philippe. Avant le grand oral sur les retraites du premier ministre, Edouard Philippe, face à un panel de Français, à Lons-le-Saunier (Jura), prévu dans la soirée du jeudi 17 octobre, le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, devait entamer ce même jour un cycle de négociations avec les organisations syndicales de la RATP.

« Nous avions jusqu’ici expliqué les principes, dit-on au ministère des transports. Il s’agit maintenant de s’attaquer au fond de l’affaire. » Le fond, c’est-à-dire les conditions précises de la disparition de l’avantageux régime spécial de retraite des agents de la régie publique parisienne des transports, au profit d’un nouveau système de retraite universel à points à l’horizon 2025. Les représentants des salariés de la SNCF, qui sont dans le même cas de figure que leurs collègues de la RATP, seront eux aussi conviés au ministère des transports, deux semaines plus tard.

M. Djebbari et son cabinet ont donc invité jeudi 17 octobre, pour un premier round, l’UNSA-RATP, puis la CGT et, dans l’après-midi la CFE-CGC, soit les trois syndicats représentatifs de la régie. Si l’UNSA et la CGC devaient répondre présent, la CGT a annoncé ne pas vouloir se déplacer. « Nous avons déjà dit clairement notre opposition à la retraite par points, a expliqué Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP. Par conséquent, nous n’avons rien à discuter. »

Quant aux syndicalistes présents, ils ne devraient pas mâcher leurs mots. « Nous ne porterons aucun compromis, assène Thierry Babec, secrétaire général de l’UNSA-RATP. C’est la réforme du gouvernement. Il la portera seul et en tout cas pas avec nous. »

Chacun a dorénavant l’œil rivé sur la journée du jeudi 5 décembre, et ce mouvement de grève illimité lancé par les salariés de la RATP et auquel sont venus s’agréger d’abord des syndicats de la SNCF et des transports routiers avant d’être rejoints, mercredi, par quatre grandes confédérations, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, qui ont appelé à « une première journée » de grève interprofessionnelle.

Aussi bien du côté de la direction de la RATP que du gouvernement, on s’attend à un mouvement exceptionnellement suivi et qui pourrait durer. Il va donc falloir déminer, tenter de calmer la colère ou, au moins, affaiblir la mobilisation qui s’annonce. S’il paraît certain que les discussions du 17 octobre n’arrêteront pas la grève programmée, Jean-Baptiste Djebbari va tenter d’ici là un échange direct avec les agents RATP. Selon une source proche du ministère des transports, le jeune secrétaire d’Etat animera à la mi-novembre, au siège parisien de la régie, un grand débat sur la réforme.

Déminer c’est aussi travailler sur des cas concrets, comme le niveau des pensions ou la convergence entre les régimes spéciaux et le nouveau régime universel. Précisément, sur ce thème, le gouvernement se garderait la possibilité, selon Les Echos, de n’enlever les avantages du régime spécial qu’aux cheminots et agents RATP futurs embauchés plutôt qu’aux retraités à partir de 2025. Une manière de rendre beaucoup plus théorique l’application de la réforme pour les grévistes potentiels du 5 décembre.

Éric Béziat