Les retraites

Le Monde.fr : Retraites : l’UNSA-Ferroviaire annonce une « pause », « la grève continue » pour la CGT-Cheminots

Décembre 2019, par infosecusanté

Le Monde.fr : Retraites : l’UNSA-Ferroviaire annonce une « pause », « la grève continue » pour la CGT-Cheminots

A l’issue d’une réunion à Matignon, le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé qu’il rencontrerait de nouveau les partenaires sociaux début janvier.

Publié le 19/12/2019

« Des avancées ont été actées, des chantiers ouverts, des désaccords persistent. » Le premier ministre s’est exprimé, jeudi 19 décembre, à l’issue d’une rencontre à Matignon avec les organisations syndicales et patronales. Alors que l’intersyndicale, mobilisée pour demander le retrait de la réforme des retraites, a appelé à une nouvelle journée interprofessionnelle de manifestations et de grèves le 9 janvier, Edouard Philippe a annoncé qu’il réunirait de nouveau les partenaires sociaux « dans les premiers jours de janvier ».

A quelques heures des premiers départs en vacances, le premier ministre en a appelé « à la responsabilité de chacun pour permettre aux millions de Français qui le souhaitent de rejoindre leurs familles en cette fin d’année », insistant sur « l’attachement des salariés » des entreprises publiques de transport « à la continuité du service public (…) et à la notion d’intérêt général ». Si la CGT-Cheminots – qui représente environ un tiers des conducteurs de train et plus de 40 % des contrôleurs – a annoncé que « la grève continuait » à la SNCF, Laurent Escure, dirigeant de l’UNSA-Ferroviaire, deuxième syndicat à la SNCF, a appelé à une « pause » dans la grève pour les vacances scolaires, fracturant le front syndical dans le ferroviaire.
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« Sur les transactions sectorielles, on a eu la confirmation d’une garantie offerte sur le contrat social et moral du secteur des transports publics », a expliqué Laurent Escure. Dans un communiqué, l’UNSA-Ferroviaire, qui représente 7,5 % des conducteurs et contrôleurs, précise avoir décidé cette pause après avoir « constaté une position d’ouverture de la part du gouvernement qui propose, pour la première fois, des avancées notables ».

SUD-Rail, le troisième syndicat à la SNCF, « va entretenir le mouvement avant les temps forts de la rentrée », a déclaré son secrétaire fédéral, Erik Meyer. La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat, consultera ses instances vendredi matin pour prendre une décision.

« Il y a des marges de manœuvre »

Agnes Buzyn, Edouard Philippe et Laurent Pietraszewski font une déclaration après la réunion à Matignon, le 19 décembre.

Agnes Buzyn, Edouard Philippe et Laurent Pietraszewski font une déclaration après la réunion à Matignon, le 19 décembre. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Sur le projet de réforme des retraites, si Edouard Philippe a répété que le gouvernement ne reviendrait pas sur la suppression des régimes spéciaux, il s’est dit favorable à l’extension aux fonctionnaires du dispositif de retraite progressive existant dans le privé. « Plusieurs organisations syndicales ont demandé l’ouverture de la retraite progressive à la fonction publique, en particulier aux enseignants et aux personnels hospitaliers, idée à laquelle je souscris totalement », a déclaré le chef du gouvernement, précisant qu’une concertation à ce sujet débutera en janvier « pour aboutir rapidement ».

Il a également défendu le « choix juste » de l’âge pivot : « L’âge d’équilibre, ce n’est pas seulement demander à beaucoup de partir un peu plus tard, c’est aussi permettre à beaucoup de partir beaucoup plus tôt. » Autant de « nouveaux droits » auxquels « personne ne croira si nous ne disons pas comment nous les finançons », a-t-il ajouté. Selon Edouard Philippe, « il y a des marges de manœuvre » sur l’âge d’équilibre, même si « elles ne sont pas immenses ».

De leur côté, les partenaires sociaux ont avant tout fait état de désaccords persistants à l’issue de la réunion. « Il n’y a pas eu beaucoup d’annonces si ce n’est qu’il faut qu’on se revoie » début janvier « et qu’on se précise des choses », notamment sur la pénibilité, a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « La seule chose de concrète, c’est que le premier ministre n’a pas entendu la rue », a-t-il encore déploré.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé qu’il y avait « toujours un point dur » dans la discussion sur la réforme des retraites, « la recherche de l’équilibre à court terme » à travers la mise en œuvre d’un âge pivot dès 2022. « On a senti une ouverture, il faut le dire, de la part du premier ministre », a cependant indiqué le dirigeant du premier syndicat français. Saluant un « climat constructif », Laurent Berger a toutefois précisé qu’il n’appelait pas à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier annoncée par la CGT.