Les retraites

Le Monde.fr : Retraites : un déficit attendu entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros en 2025

Novembre 2019, par infosecusanté

Le Monde.fr : Retraites : un déficit attendu entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros en 2025

De nouvelles projections du Conseil d’orientation des retraites aboutissent à un solde financier « quasiment identique » à celui mentionné dans son dernier rapport annuel, diffusé en juin.

Par Bertrand Bissuel et Raphaëlle Besse Desmoulières

Publié le 18/11/2019

Le système de retraites accusera en 2025 un déficit compris entre 7,9 milliards d’euros et 17,2 milliards d’euros, soit entre – 0,3 % et – 0,7 % du produit intérieur brut (PIB), selon les hypothèses de croissance et de conventions comptables retenues. C’est l’un des principaux enseignements d’un nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui doit être remis au gouvernement vendredi 22 novembre et que Le Monde a pu consulter dans sa version quasi définitive.

Le premier ministre, Edouard Philippe, avait appelé de ses vœux cet audit lors d’un discours devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le 12 septembre. Il s’agissait alors dans son esprit de mettre fin aux « interrogations », voire aux « soupçons » qui règnent sur la situation financière du dispositif.

Pas de retour à l’équilibre des comptes avant 2042
Ces nouvelles projections aboutissent à un solde financier qui, d’après le COR, « serait ainsi quasiment identique » à celui mentionné dans son dernier rapport annuel, diffusé en juin. Le COR arrêtant ses calculs en 2030, il ne se prononce pas sur la situation du système au-delà de cette date. En juin, dans l’hypothèse la plus favorable, il n’anticipait pas de retour à l’équilibre des comptes avant 2042.
L’existence d’un déséquilibre financier en 2025 « n’implique pas nécessairement pour tous les membres du COR que celui-ci doive être résorbé à cette échéance par des mesures d’économies », souligne le rapport. C’est en effet tout l’enjeu de ce document. Le 5 octobre à Rodez (Aveyron), mettant en garde contre toute « solution magique », Emmanuel Macron avait réaffirmé sa volonté de voir l’ensemble des régimes remis à flot en 2025, au moment où le système universel doit en principe être mis en place.

Début juillet, après de vifs débats, le gouvernement avait renoncé à inclure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 des dispositions visant à améliorer les comptes, en laissant entendre qu’elles seraient prises un peu plus tardivement. A plusieurs reprises, la CFDT, qui est l’une des rares centrales syndicales à soutenir l’idée d’une réforme systémique, a exprimé son hostilité à une telle idée. « S’il y a la moindre mesure financière pour faire travailler les gens plus longtemps, la CFDT s’y opposera », a encore déclaré son secrétaire général, Laurent Berger, le 28 octobre sur Europe 1.

Bertrand Bissuel et Raphaëlle Besse Desmoulières