Segur de la santé (Mai Juillet 2020)

Le Monde.fr : « Ségur de la santé » : après les salaires, place aux réformes structurelles

Juillet 2020, par infosecusanté

Le Monde.fr : « Ségur de la santé » : après les salaires, place aux réformes structurelles

Le gouvernement dévoile, mardi 21 juillet, ses propositions pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système de soins.

Le Monde avec AFP

Publié le 21/07/2020

Les élus et médecins auront-ils plus de place dans la gouvernance des établissements de santé ? De quels moyens disposeront-ils ? Les règles de financement des hôpitaux seront-elles revues de fond en comble ? Une semaine après la signature des accords sur les salaires avec les syndicats, le gouvernement dévoile, mardi 21 juillet, ses propositions pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système de soins, à l’occasion de la clôture du « Ségur de la santé ».

Investissement, gouvernance, organisation territoriale… Ce deuxième acte du « Ségur » (du nom de l’avenue où se situe le ministère de la santé) portant sur les volets non salariaux de la concertation, vise à « poursuivre la transformation du système de santé dans l’intérêt des soignants », selon l’exécutif.

Les hausses de rémunération, entérinées dans les « accords de Ségur », ne sont pas « pour solde de tout compte », a assuré, lundi, le ministre de la santé, Olivier Véran, en promettant « des annonces fortes » et « restructurantes » pour le système de soins. Ces annonces concerneront l’ensemble du « monde de la santé, en ville, à l’hôpital, dans le secteur sanitaire et le secteur médico-social » et répondront aux fortes « attentes » des professionnels de santé, a-t-il poursuivi.

Les conclusions du « Ségur », piloté depuis le 25 mai par l’ancienne responsable de la CFDT, Nicole Notat, seront officiellement remises au gouvernement à 10 h 30, au ministère de la santé. Les mesures retenues par l’exécutif seront annoncées par M. Véran dans la foulée, en présence de trois autres ministres : Jacqueline Gourault (cohésion des territoires), Frédérique Vidal (recherche) et Brigitte Bourguignon (autonomie).

Risque sanitaire oblige, les syndicats, fédérations professionnelles et organisations d’usagers ayant participé aux discussions ne seront pas présents physiquement à la réunion de clôture, mais la suivront en visioconférence. « On est très en attente de ce qui va être dit », a prévenu le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, qui espère une « remise à plat » de l’organisation des soins.

Combattre la « suradministration »
En lançant les discussions sur l’avenir de l’hôpital, le président Emmanuel Macron avait promis de « tirer toutes les conséquences » de la crise sanitaire. « Je n’ai pas envie non plus qu’on revienne à l’étape d’avant », avait-il insisté.

Un engagement sur lequel la FHF comme les syndicats se veulent « vigilants ». « Il faut une réforme structurelle », juge M. Valletoux, qui plaide pour un service orientant les patients en amont de l’hôpital, pour éviter l’engorgement des urgences.

Les « indispensables mesures salariales ne suffiront pas à rétablir l’attractivité de l’hôpital public », ont souligné des responsables du Collectif Inter-Hôpitaux (CIH) dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche. « Si l’hôpital ne reçoit pas un budget de fonctionnement à la hauteur des besoins de soins de la population, les mêmes maux produiront les mêmes effets », jugent-ils, en appelant à ne « pas faire l’impasse sur le sujet du financement ».

Lors de son discours de politique générale, le premier ministre, Jean Castex, a promis d’investir six milliards d’euros dans le système de santé. Une enveloppe qui s’ajoute aux 8,1 milliards prévus pour les salaires et les 15 000 embauches à l’hôpital. « L’objectif est de donner davantage de souplesse aux établissements, d’intégrer la qualité des soins dans les règles de financement des hôpitaux et des médecins de ville » et « de mettre l’accent sur la prévention », a-t-il expliqué.

Le chef du gouvernement n’a pas détaillé la façon dont cette somme se répartirait, ni les mesures concrètes qu’il souhaitait prendre. Mais l’exécutif a assuré à plusieurs reprises vouloir combattre la « suradministration » dans l’organisation des soins. « Notre système de santé n’est pas encore assez centré sur le patient, sur son parcours. Il n’est pas assez performant non plus dans son pilotage », avait jugé M. Véran, en donnant fin mai le coup d’envoi des discussions.