Luttes et mobilisations

Le Parisien - Grève : le ras le bol des médecins hospitaliers

Septembre 2016, par Info santé sécu social

Un temps de travail à rallonge, des rémunérations plus faibles dans l’hôpital public que dans le privé, une pénurie de médecins dans certains services...

A l’appel de leurs intersyndicales, les médecins hospitaliers devraient massivement se mobiliser ce lundi en cessant le travail, puis tous les soirs et toutes les nuits et ce, pendant un temps indéterminé.

« Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d’autres spécialités vont se mobiliser », prévient Max-André Doppia, le président d’Avenir hospitalier. Selon lui, si la continuité des soins sera assurée, des opéragtions qui avaient été programmées seront reportées.

Pour les blouses blanches, les conditions de travail « s’aggravent chaque année », alors que près de 30% des postes de praticiens hospitaliers sont vacants.

Et de pointer les dysfonctionnements. En principe, le temps de travail des personnels hospitaliers est censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires mais il se rapproche « plutôt des 60 heures », insiste Avenir hospitalier.

Pour les intersyndicales, il faut mettre de l’ordre dans le « flou réglementaire » qui encadre les obligations de service des médecins. « Il faut une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de maîtriser leur temps de travail », expliquent les syndicats. En outre, ils demandent que 20% du temps de travail soient réservés aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche.

Le point noir : la rémunération

Mais le gros point noir reste la rémunération. « Il faut une revalorisation substantielle de l’indemnité d’engagement de service public exclusif, ou encore de meilleurs salaires en début de carrière pour attirer les jeunes médecins qui préfèrent s’orienter vers le privé. »

« Depuis plus de quatre ans, le gouvernement alterne promesses, commissions, réflexion et reculades sur l’attractivité des carrières hospitalières », s’est indigné Avenir hospitalier. En effet si l’an passé, Marisol Touraine, la ministre de la Santé avait présenté un plan de 250 millions d’euros, les syndicats estiment que sa mise en oeuvre se fait toujours attendre. De son côté, le ministère assure que le « calendrier sera respecté » et que « les modalités de mise en oeuvre seront présentées dans les prochains jours. »

Reste que les personnels hospitaliers ne sont pas prêts à baisser la garde. Une autre grève est déjà prévue le 12 octobre. Si le gouvernement s’est félicité la semaine dernière lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale pour 2017 des « efforts des professionnels de santé », le ministère va demander aux hôpitaux de faire de nouvelles coupes à hauteur de 845 millions d’euros.