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Le Parisien - Réformes sociales et fiscales : les gagnants et les perdants de l’ère Macron

Octobre 2019, par Info santé sécu social

Le 15 octobre 2019

Mais qui sont les gagnants de la politique Macron ? Le troisième projet de loi de finances du quinquennat Macron est actuellement débattu à l’Assemblée nationale. Un an après le mouvement des Gilets jaunes, quels Français seront cette fois mis à contribution -ou pas- en 2020 ? Et finalement, quel impact auront eu trois ans de réformes sociales et fiscales sur le porte-monnaie de chaque Français ?

Entre la baisse de la taxe d’habitation et des impôts, la défiscalisation des primes et heures supplémentaires, la revalorisation des petites retraites, le quasi-gel des plus grosses… l’Institut des politiques publiques (IPP), constitué de chercheurs en économie, a fait le bilan des gagnants et perdants pour 2020, et depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron. Et contrairement à l’idée répandue, c’est la classe moyenne qui s’en sera sortie le mieux en termes de revenu disponible, c’est-à-dire après impôts et taxes et après perception des prestations sociales. Voilà qui ne va pas changer la perception des Français dont 80 % pensent que les inégalités se creusent.

2020, rattrapage pour les classes moyennes

Concernant le budget 2020, l’IPP estime qu’il « va conduire à une hausse de revenu disponible de 252 euros par ménage en moyenne ». Une hausse dont va profiter avant tout la classe moyenne qui va bénéficier, selon l’institut, d’un « rattrapage » suite aux mesures prises en faveur des Gilets jaunes.

Deux réformes vont particulièrement contribuer à ce rééquilibrage. D’abord la baisse de l’impôt sur le revenu, « qui va bénéficier aux 50 % des ménages les plus aisés », résume le rapport. Impact logique puisque la moitié des Français ne paient pas cet impôt.

Seconde mesure à impact particulièrement positif pour la classe moyenne : la poursuite de la baisse de la taxe d’habitation, même si elle profite à tous les ménages sauf aux 2 % les plus riches. Prenons l’exemple d’une famille avec deux enfants : celle à faible revenu (2600 euros par mois) verra son pouvoir d’achat progresser de 13,26 euros par mois, tandis que la famille moyenne, qui gagne 3625 euros, disposera de 38,24 euros supplémentaires par mois, selon l’IPP. Mais celle qui gagne 4904 euros, par exemple, progressera plus encore : + 68,30 euros/mois. Au-delà de cette tranche de revenus, l’amélioration va en décroissant.

Modestes et retraités à la peine
Grâce à la revalorisation des prestations sociales, les plus modestes voient eux aussi leur pouvoir d’achat progresser, mais dans une moindre mesure. En revanche, il y aura des perdants : la faible revalorisation de leurs pensions va faire ainsi perdre du pouvoir d’achat à un retraité sur deux.

Réformes sociales et fiscales : les gagnants et les perdants de l’ère Macron
Entre + 1 et + 3 % sur trois ans
Au terme des trois budgets Macron, tous les Français auront vu leur revenu disponible progresser, à l’exception de 4 % de Français parmi les plus modestes.

La classe moyenne s’en sort le mieux avec une hausse moyenne de 3 % sur les trois années. Les 20 % de ménages les plus modestes, eux, devront se satisfaire de + 1 % sur trois ans. Les 20 % les plus riches seront à la même enseigne, à l’exception des 1 % les plus riches dont le revenu (16 000 euros/mois en moyenne pour un couple) augmentera de 2 % (+320 euros/mois) essentiellement grâce à la suppression de l’impôt sur la fortune.