Luttes et mobilisations

Le Publicateur libre - 350 personnes défilent dans la ville pour défendre l’hôpital du Nord-Mayenne

Septembre 2016, par Info santé sécu social

par jeanneguillaume

Jeudi 8 septembre dans l’après-midi, 350 personnes ont défilé dans les rues de Mayenne pour manifester contre des projets de suppression de postes et de lits à l’hôpital du CHNM (Centre Hospitalier du Nord-Mayenne). Des travailleurs, des patients, des familles et amis sont venus.

La question essentielle est la suivante : alors que l’hôpital draine un bassin d’environ 100000 personnes, il est envisagé une restructuration, avec la suppression d’un nombre de postes compris entre 25 et 34, et la suppression de 36 lits. “Que sera-t-il fait des nouveaux patients qui arriveront dans ces conditions, sachant qu’il existe déjà une surcharge ?”, s’inquiètent donc les manifestants.

Les syndicats FO (Force Ouvrière) et CGT (Confédération générale des travailleurs) ont unis leur forces. Ils ont commencé en prononçant un discours au pied de l’entrée de l’établissement. “Supprimer des lits n’est pas tenable”, a annoncé Force Ouvrière en la personne de Sebastien Lardeux, syndicaliste. “L’hôpital fonctionne très bien. Cet été, déjà, nous avons été obligés de ré-ouvrir des lits ou doubler des chambres seules. Alors pourquoi faire l’inverse de ce qu’il faudrait faire ? Pourquoi retirer des lits, ce qui, outre le fait que cela supprime des emplois, ne peut que nuire à la qualité des soins ?! “

Les syndicats regrettent l’attitude de la direction qui serait d’après eux “très silencieuse” en ce qui concerne le dialogue social. Le bras de fer entre les deux parties dure depuis plusieurs mois déjà. “Le personnel de l’hôpital de Mayenne est fatigué et usé de devoir toujours se battre pour réclamer des moyens pour accomplir ses missions de service public dans de bonnes conditions” A la fin des discours, les syndicats ont annoncé la création d’un Comité Citoyen de Soutien et de Défense de l’Hôpital de Mayenne et la rencontre d’un délégué territorial de l’ARS dès vendredi 9 septembre.

Pour la direction, ces projets de restructuration résulte d’une nécessaire “modernisation de l’établissement”, indique la directrice Catherine Creuzet.

Deux difficultés se compléteraient. La première “est celle des turbulences financières”. Elles sont contractées depuis la construction du nouvel hôpital, un bel outil, certes, mais qui a généré un emprunt à rembourser sur 30 ans.

La seconde est celle du changement des politiques nationales par la réforme du système de soin des ARS (Agence régionale de santé). ” Nos hôpitaux doivent obligatoirement faire des économies aujourd’hui, notamment avec la mise en place des GHT, Groupements Hôpitaliers Territoriaux. Ils n’ont pas le choix”. Le CHNM n’y fait pas exception. “Il s’agissait d’un hôpital familial, apprécié pour ça, mais aujourd’hui, il faut qu’on sorte du mode de prise en charge traditionnel des patients”. Trop de patients resteraient encore trop longtemps en observation de soin, ce qui génère des coûts supplémentaires qui peuvent être évités. “Dans ce domaine, nous pouvons progresser”. Ces transformations sont possible dans la mesure ou le niveau technologique et informatique serait meilleur.

En ce mois de septembre, le CHNM conserve un fonctionnement estival avec de nombreux CDD. D’importantes décisions seront prises dans le courant du mois d’octobre. D’ici là, les syndicats et la direction se battent et se battront encore, chacun de leur côté, pour trouver le meilleur compromis.