Luttes et mobilisations

Le Quotidien du médecin - 3e cycle : les internes poursuivent la grève et exigent le report de la réforme

Avril 2017, par Info santé sécu social

Sophie Martos
À l’issue d’une assemblée générale extraordinaire et d’une journée de consultation, l’Intersyndicat national des internes (ISNI) a décidé ce mardi de poursuivre la grève contre la réforme du 3e cycle des études médicales et d’en demander le report d’un an.

En grève depuis le 18 avril, les internes protestent contre différents points liés à la réforme, entre autres les maquettes de spécialité ainsi que le statut de la dernière phase de l’internat.

« Il y a eu de longues discussions, 60 % des représentants ont voté pour un report de la réforme, explique Abdellah Hedjoudje, vice-président Enseignement supérieur et Recherche de l’ISNI. Les maquettes de spécialités ne sont pas toutes au point. Il y a un travail incomplet car certaines options ne sont pas détaillées, le contenu des formations spécialisées transversales (FST) n’est pas écrit, le nombre de stage en CHU ou hors CHU ne convient pas à toutes les spécialités… »

« Ce n’est pas un rejet de la réforme mais bien une demande d’application différée. Le but serait de prendre le temps de l’appliquer sans précipitation », note le syndicat dans une synthèse de l’AG dont « le Quotidien » a pris connaissance.

Le statut et la rémunération des internes en fin de cursus en débat

Outre les maquettes, le statut de la dernière phase de l’internat est toujours en discussion. Le syndicat a participé à deux réunions de concertation sur un projet de décret en Conseil d’État. Selon un document rédigé lors de l’assemblée générale de l’ISNI, les internes précisent que toutes les problématiques n’ont pas été abordées. Or, le texte est attendu en Conseil d’État d’ici au 1er mai.

Ainsi, le futur nom de l’étudiant du troisième cycle n’a pas été tranché. Si les internes tendent à opter pour « docteur junior », le ministère a fait plusieurs propositions telles que « médecin ou praticien en autonomie supervisée » ou « assistant du 3e cycle ». Néanmoins, l’ISNI refuse de voir apparaître le mot « assistant » afin d’éviter le glissement de tâche au cours du stage. Autre point, la notion d’autonomie supervisée est réaffirmée dans le texte en cours de rédaction mais encore en cours de discussion. D’autres échanges sur les modalités de gardes et la permanence des soins sont attendus.

Une nouvelle journée de mobilisation à Paris

Enfin, la revalorisation salariale ne figure pas dans ce texte. Un arrêté est prévu. « Aucun projet ne nous a été envoyé, malgré nos demandes », regrette le syndicat.

Après la manifestation du 18 avril à Paris, une nouvelle mobilisation générale sera organisée dans la capitale après l’élection présidentielle à une date restant à déterminer. En attendant, l’ISNI soutient l’ensemble des initiatives locales des internes. Plusieurs villes de France se préparent à lancer diverses actions. Les internes de Nice ont prévu de manifester ce mardi, les internes de Marseille distribueront des tracts le 26 avril, ceux de Rouen s’organisent pour une action le 27 avril.