Luttes et mobilisations

Le Telegramme.fr : Centre hospitalier. Une mobilisation inédite à Quimper

Novembre 2019, par infosecusanté

Le Telegramme.fr : Centre hospitalier. Une mobilisation inédite à Quimper

Publié le 31 octobre

2019 Ronan Larvor

Plus de 400 agents du centre hospitalier de Cornouaille en long cortège dans l’enceinte de l’hôpital quimpérois : l’heure d’information organisée par l’intersyndicale, ce jeudi après-midi, s’est transformée en un spectaculaire coup de semonce. Un préavis de grève a été déposé pour le jeudi 7 novembre.
Le mouvement était d’une ampleur inédite, ce jeudi, dans l’enceinte du centre hospitalier de Cornouaille (Chic), à Quimper, à l’occasion d’une simple heure d’information syndicale. « On n’avait pas vu cela depuis longtemps », souligne un syndicaliste. Près de 400 personnes se sont rassemblées dans un hall de l’établissement à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-SUD. Le motif du mécontentement : une nouvelle approche concernant les jours de RTT du personnel.

RTT mises à mal

« La mise en place d’un plan de retour à l’équilibre a entraîné la perte de 2 RTT pour 2020, rappelle Joseph Boniz (SUD). Et la direction impose à nouveau sa loi sur d’autres jours RTT ». « Nous avons appris qu’elle voulait les placer d’office le vendredi ou le lundi. C’est une astreinte déguisée pour faire des économies sur les remplaçants », ajoute Catherine Gloaguen, également militante de SUD. Les agents ne pourraient ainsi plus prendre cinq jours RTT consécutifs. « Tout cela se fait sans négociation, continue un syndicaliste. Il n’y a aucune réponse de l’administration sur ces RTT imposées, aucune information officielle si ce n’est que l’encadrement diffuse l’information ».

Préavis de grève

L’ampleur de la mobilisation illustre un mécontentement croissant au sein du centre hospitalier dans le cadre du « plan de retour à l’équilibre », qui a déjà suscité plusieurs mouvements. Les personnels dans l’action indiquent que des questions restent en suspens, comme l’accumulation des heures supplémentaires. « Nous les restituer constituerait une mini-bombe dans l’organisation », estime une salariée. Un syndicaliste rappelle que la demande faite d’installation de pointeuses dans les services a été refusée par la direction.

Nous avons décidé d’intégrer 7 RTT au maximum dans ce cycle de travail pour éviter trop d’absences.
Les représentants syndicaux ont, ce jeudi, soumis au vote le principe d’une grève reconductible pour le jeudi 7 novembre. Elle a été votée massivement à main levée. Les agents ont ensuite décidé de déambuler dans l’enceinte du centre hospitalier vers les bâtiments de la direction, suscitant au passage des signaux de solidarité de collègues au travail dans les services. Au final, ils étaient plus de 400 dans un long cortège, ponctués de slogans, tel « Nos RTT nous appartiennent ». « Ce sont toujours les mêmes qui sont visés par les mesures, commente un syndicaliste. Il y a un ras-le-bol général. Il est temps de dire stop » !

La position du directeur

« Deux RTT sur les dix-sept ont été supprimées en mai, tout simplement dans le cadre de la réduction du temps de travail passé à 37 h 30 par semaine », répond Jean-Pierre Heurtel, le directeur du Chic. « Nous sommes un établissement fonctionnant 24 h sur 24, 365 jours par an. Nous sommes obligés de lisser les absences pour assurer une continuité de service », argumente-t-il. « Les congés annuels sont organisés comme partout. Pour les RTT, nous avons mis en place une logique de travail sur semaine dans laquelle elles sont programmées. Nous avons décidé d’intégrer 7 RTT au maximum dans ce cycle de travail pour éviter trop d’absences », décrit le directeur.

Jean-Pierre Heurtel estime, par ailleurs, que le principe d’une pointeuse ou badgeuse serait « une régression, un retour à l’usine des années 1930 ». « Je ne suis pas pour car il n’y a aucune heure volée dans l’établissement. Il y a un logiciel de gestion du temps de travail où tout est comptabilisé. Mais, il y a des choses à améliorer sur les horaires », convient-il.