Les mobilisations dans les hôpitaux

Le Telegramme.fr : Concarneau : Ils ont manifesté leur amour pour l’hôpital

Février 2020, par infosecusanté

Le Telegramme.fr : Concarneau : Ils ont manifesté leur amour pour l’hôpital

Quelque 130 personnes ont manifesté, ce vendredi à Concarneau, leur attachement à l’hôpital public, dans le cadre d’une nouvelle journée d’action nationale.
Dans le cadre d’une nouvelle journée d’action pour la défense des hôpitaux, intitulée en cette Saint-Valentin « J’aime mon hôpital, je le défends », un rassemblement s’est déroulé ce vendredi après-midi, devant l’établissement public de santé concarnois. Le matin, plus de 800 tracts avaient été distribués à la population sur le marché, afin de les inviter à rejoindre la manifestation.

À 14 h, près de 130 personnes étaient réunies sur le parking de l’établissement. Toujours mobilisé, le comité de défense des usagers de l’hôpital de Concarneau avait prévu, pour l’occasion, une action symbolique. Elle a pris la forme d’une pancarte, avec un cœur dessiné, où chacun a pu écrire dessus ses envies pour l’hôpital public. On pouvait notamment lire : « Un hôpital de proximité bien équipé et ouvert 24 h/24 est nécessaire » ; « Écouter les infirmiers et le personnel qui sait de quoi il parle ! ».
« Des situations ingérables »
Parmi les manifestants, des membres du personnel du Chic de Quimper et surtout de Concarneau. Cette journée était à nouveau l’occasion, pour eux, de déplorer les dégradations des conditions de travail et d’accueil dans les deux établissements : « On augmente les lits en ambulatoire pour avoir plus de monde. Mais dans le même temps, nous avons des patients qui peuvent rester plus de 70 jours dans des lits conventionnels. Des personnes qui présentent parfois un polyhandicap ou qui sont très dépendantes. Pour le personnel, ce sont des situations ingérables », soupirait Karine Goanec, secrétaire générale de la CGT du Chic. « C’est simple, on ne peut pas être satisfait de la prise en charge actuelle des patients. Nous n’avons même pas le temps de leur parler, ce qui est pourtant un minimum », ajoutait-elle.

Dans sa prise de parole, Hélène Derrien, membre du comité de défense de l’hôpital de Concarneau, est revenue sur la diminution des lignes de Smur la nuit : « Trois pour un territoire qui va de la Presqu’île de Crozon jusqu’à Pont-Aven. La mise en danger est réelle. Nous avons interpellé la ministre, l’Agence régionale de santé en signalant que si un accident devait être dû à un délai d’intervention trop important du Smur, nous estimerions qu’ils seront responsables ». Du côté de l’hôpital de Concarneau, il a été demandé le retour des urgences et du Smur 24 h/24 avec un scanner.

Un hommage à une infirmière tuée
Dans les rangs, se trouvait Nicolas Pattedoie, infirmier psychiatrique sur le site de Kerglanchard, à Quimperlé. Évoquant sa propre situation, il a estimé que « les personnes en psychiatrie sont souvent confrontées à des cas extrêmes ». L’agent a pris, en exemple, le cas d’une infirmière en psychiatrie, mortellement blessée par un patient, jeudi, dans les Deux-Sèvres. Pour honorer sa mémoire, l’infirmier quimperlois a demandé de respecter une minute de silence.

Pour signaler un peu plus la mise en danger des soins publics, le cortège a investi, en fin de manifestation, le rond-point du Moros. Plusieurs manifestants ont alors simulé leur « mort » sur le bitume en bloquant partiellement et durant quelques minutes la circulation. Une preuve d’attachement et d’amour de plus lancée en direction de l’hôpital.

Plusieurs manifestants ont simulé leur « mort » sur le rond-point du Moros, ce vendredi après-midi. (Le Télégramme/Guirec Flécher)