Maternités et Hopitaux publics

Le Voix du Nord : Roubaix : le groupement hospitalier de territoire mobilise le personnel

Juin 2016, par infosecusanté

Roubaix : le groupement hospitalier de territoire mobilise le personnel

Publié le 28/06/2016

PAR MARC GROSCLAUDE

Quand banderoles et drapeaux syndicaux fleurissent dans la cour de l’hôpital, c’est pour dénoncer un problème propre à l’établissement. Mais mardi matin, c’est une question bien plus vaste qui agitait la CGT et Sud : le GHT.

Nœud de la contestation, ce GHT, c’est le « groupement hospitalier de territoire » ou l’obligation faite à dix hôpitaux de la métropole de travailler encore plus ensemble. Pour les syndicats, il fait encourir plusieurs risques. D’abord, pour le personnel soignant ou administratif, « sur la pérennité de l’emploi », cette mesure ayant selon la CGT forcément pour corollaire la restructuration. Et en une journée, la CGT assure avoir recueilli 302 votes contre, 6 pour et 4 blancs parmi les agents roubaisiens. Autre danger, celui qui pèserait sur les PME, fournisseurs des hôpitaux, et qui en cas de mutualisation des achats ne seraient pas en capacité de résister.

Proximité

Et puis, surtout, il y a la population. « On parle – le ministère – d’offre de soins, de pôles d’excellence… Mais des gens de Bondues n’iront jamais à Wattrelos ! Il y aura la tentation de fermer des services », prédit Yannick Sobaniak, de la CGT de l’hôpital de Wattrelos qui veut que les directeurs d’hôpitaux maintiennent la « zone de proximité ». Car « on sait qu’au bout du compte, il y a des gens qui n’iront pas se soigner ailleurs et qui n’auront plus accès aux soins », redoute Jacques Adamski qui veut aller mobiliser la population.

« Le GHT, c’est la loi. » L’argument premier de Marie-Christine Paul, n’a pas forcément beaucoup rassuré le personnel. Néanmoins, la directrice du centre hospitalier a tenté de calmer les inquiétudes. « Il ne s’agit pas d’une fusion, les établissements gardent leur autonomie. La coopération hospitalière, tout le monde est pour. Mais il est important que les dix hôpitaux travaillent sur un bon projet médical partagé », qui doit être élaboré d’ici janvier.

Et face à la crainte de fermetures, elle se veut optimiste. « Sur l’hôpital, il y a de l’offre à créer. Les gens pensent concentration, restructuration, mais il faut aller dans le sens de soins de qualité, de proximité. Les pôles, ce n’est pas pour regrouper mais pour attirer des médecins dans nos établissements au lieu de les voir aller exercer ailleurs. » Et dans son esprit, plus d’offre de soins, « ce sont des équipes hospitalières qui vont hors les murs, c’est organiser des plateaux de consultation dans certaines communes… » La rédaction du projet dira ce qu’il restera des bonnes intentions.