Médecins Généralistes - France (MG-France)

Le généraliste - Assistants médicaux : MG France définit des « lignes rouges » à ne pas franchir

Janvier 2019, par Info santé sécu social

Camille Roux
| 17.01.2019

By Camille Roux

J-7 avant le début des négociations conventionnelles sur les assistants médicaux à l’Assurance maladie et déjà les tensions se multiplient. Le président du syndicat MG France le Dr Jacques Battistoni, qui présentait ses vœux à la presse ce jeudi matin, s’inquiète des contraintes que souhaite imposer le gouvernement pour bénéficier d’un assistant. La lettre de cadrage adressée par Agnès Buzyn au président du conseil de l’UNCAM William Gardey au début du mois semble en effet bien loin des demandes des médecins. Le patron de MG France milite pour des « conditions plus souples ».

Le Dr Battistoni a ainsi défini avec son équipe les « lignes rouges » à ne pas franchir et sur lesquelles il ne compte pas céder lors des négociations. Le premier point de désaccord avec le gouvernement est l’obligation pour le médecin d’exercer en groupe ou de façon coordonnée pour recevoir cette aide. Pour MG France, « l’assistant médical doit être accessible à tous les généralistes même s’ils exercent seul. Cette mesure doit aider en priorité les médecins qui doivent gérer les départs à la retraite de plusieurs confrères sur leur territoire », estime le Dr Battistoni. Le généraliste veillera donc à ce que les assistants bénéficient aussi à ceux qui sont isolés et qui ont un projet de regroupement ou d’exercice coordonné, dans une CPTS par exemple.

Fiche de poste plutôt administrative
Le syndicat de médecins généralistes ne partage pas la même vision des missions attribuées à l’assistant médical. Emmanuel Macron avait dressé un portrait-robot plutôt médical. L’assistant pourrait s’occuper des premières minutes de la consultation, prendre la tension, pratiquer un ECG… MG France est aux antipodes. « Nous travaillons actuellement à une fiche de poste que nous présenterons en négociation conventionnelle, précise le Dr Battistoni. Mais prendre la tension tout en discutant avec lui, toucher le patient, cela doit être fait par le médecin ».

La vice-présidente Dr Margot Bayart imagine un profil plus administratif, mais avec un « rôle d’accompagnement et de coordination » autour du patient. En bref, un « assistant du patient ». « Son travail ne se résumerait pas à des tâches administratives. Il pourrait très bien organiser une réunion de concertation pluriprofessionnelle avec l’infirmière, le pharmacien pour des patients complexes ou encore se charger d’envoyer un cliché dermatologique au spécialiste et prendre rendez-vous en urgence avec lui », complète la généraliste.

Non à un dispositif dégressif
Enfin, alors qu’Agnès Buzyn plaide pour un financement dégressif des assistants médicaux, MG France estime que « ce dispositif ne marchera pas s’il n’est pas pérenne ». « Nous demandons un engagement sur la médecine de ville dans la durée. Si l’aide dure un an ou deux puis c’est au médecin de se débrouiller, ils ne s’engageront pas », prévient le président du syndicat. Selon le Dr Battistoni, augmenter le volume d’actes pour avoir accès à un assistant est une autre contrainte déraisonnable. « Nous voulons bien nous engager sur la capacité à prendre en charge plus de patients en tant que médecin traitant mais si cela s’accompagne d’une course à l’acte c’est tout sauf incitatif », conclut le Dr Battistoni.

Les négociations de l’avenant conventionnel sur les assistants, dont la première séance aura lieu le 24 janvier, s’ouvriront donc avec de nombreux points de divergence. Agnès Buzyn espère un accord avant le mois d’avril. Il faudra pour cela que le directeur de l’Assurance maladie Nicolas Revel cède sur certaines des contraintes que souhaite imposer le gouvernement.