Les mobilisations dans les hôpitaux

Le télégramme.fr : Ségur de la santé : les discriminations salariales en jeu à l’EPSM Gourmelen

Octobre 2020, par infosecusanté

Le télégramme.fr : Ségur de la santé : les discriminations salariales en jeu à l’EPSM Gourmelen

Colère partagée ce jeudi à l’EPSM Gourmelen. Tous les syndicats jugent la discrimination salariale résultant du Ségur de la santé, inadmissible. Le directeur lui-même ne s’en satisfait pas.

Le Ségur de la Santé était plus ou moins bien engagé. La CFDT, FO et l’Unsa avaient signé l’accord en juillet dernier. Il permettait de revaloriser les carrières et les rémunérations des personnels soignants « pour rendre au service public hospitalier son attractivité ». Concrètement : une augmentation de 183 € nets du salaire mensuel en deux temps (septembre et mars). La CGT et Sud avaient refusé, estimant les avancées insuffisantes.

Soixante agents concernés
La parution du décret d’application en septembre a mis tout le monde d’accord. « L’esprit du Ségur est clairement bafoué », souligne Christelle Kermaidic, secrétaire générale de la CFDT santé-sociaux du Finistère. Ce jeudi après-midi, une centaine d’employés de l’EPSM Gourmelen était réunie à l’appel des syndicats pour dénoncer « des mesures injustes ». Fait notable qu’il a lui-même relevé, le directeur Yann Dubois était également présent.

Le problème ? Les personnels du social et du médico-social sont exclus de la revalorisation, soit une soixantaine d’agents sur un millier à l’EPSM Gourmelen.

« Qui voudra venir travailler ici demain ? »
« Rien ne peut justifier cette inégalité de traitement, appuie Yannick Milin (CGT). Les agents ont largement contribué dans un contexte épidémique difficile au maintien du bien-être et de l’équilibre des résidents dont ils ont la charge. Le choix du gouvernement est incompréhensible car selon l’endroit où vous travaillez votre engagement n’est pas valorisé de la même manière. Demain qui voudra venir travailler sur les structures médico-sociales de l’EPSM alors qu’il percevra 183 € de moins que ses collègues du secteur sanitaire ? ».

« Nous avons alerté, sans suite »
Le docteur Nicolas Chever, responsable du pôle médico-social de Gourmelen continue. « Nous nous interrogeons et avons alerté sur la situation, sans suite. Est-ce un oubli ? Ici nous avons des personnels qui travaillent dans le secteur sanitaire et qui peuvent changer de service vers le médico-social en cours de carrière. Qui acceptera dorénavant de se priver de 183 € de salaire pour cette mobilité ? Et il ne faut pas oublier le message en termes de considération pour les usagers ».

« Nous ne pouvons nous en satisfaire »
Le directeur de l’EPSM Gourmelen, Yann Dubois s’était lui aussi déplacé. « On me demande d’appliquer ce décret, a-t-il dit. Ce sera fait. Mais la situation est particulière avec deux types de rémunération pour le même personnel dans l’établissement. Nous allons devoir appliquer un système à deux vitesses et nous ne pouvons nous en satisfaire. J’imagine le fort sentiment de déconsidération, voire de stigmatisation que vous ressentez. Vous êtes minoritaires dans l’établissement et vous pouvez avoir l’impression d’être mis de côté ». Le directeur a tenté de rassurer. « L’affaire n’est pas perdue. Nous n’avons pas perdu espoir d’un nouveau décret. La directrice de la Fédération hospitalière est convaincue de la nécessité absolue d’un nouveau décret. Cette question serait prise en compte dans les prochaines semaines ».

Pour l’attractivité des métiers du médico-social, il faudra attendre.