Parti Socialiste

Lequotidiendumedecin.fr Catherine Lemorton (PS) : « Les professions de santé sont subventionnées par la Sécu »

Février 2017, par infosecusanté

Catherine Lemorton (PS) : « Les professions de santé sont subventionnées par la Sécu »
Christophe Gattuso

| 28.02.2017

Invitée ce mardi à s’exprimer devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), la députée socialiste de Haute-Garonne, Catherine Lemorton, a dressé un inventaire de son action à la tête de la commission des affaires sociales de l’Assemblée, dans le cadre du quinquennat de François Hollande.

Adepte du franc-parler, la parlementaire a défendu l’action du gouvernement dans son ensemble mais n’a pas hésité à exprimer des points de désaccords avec sa famille politique, déplorant « l’échec » des contrats de génération ou le « très mauvais timing » de la loi El Khomri : « Si cette loi devait créer des emplois, il fallait la faire en début de mandature. »

« La généralisation des complémentaires santé, j’étais contre »

Catherine Lemorton a surtout affirmé « ne pas avoir digéré » la généralisation de la complémentaire santé en entreprise. « J’étais contre cette réforme car elle entraîne la privatisation du système de santé, juge la députée. Je faisais partie de ceux qui voulaient donner plus de poids à l’assurance-maladie obligatoire. » Un an après l’entrée en vigueur de cette réforme, la députée socialiste estime que les faits lui ont donné raison. « On sort de la solidarité nationale, on voit que les employés aux salaires les plus bas sont les premiers à prendre une surcomplémentaire car leur complémentaire est trop limitée. »

À entendre la pharmacienne, la gauche porte même une importante « responsabilité ». « Nous avons ouvert la voie à François Fillon qui propose de revoir le petit et le grand risque et de donner plus de poids aux complémentaires. Ce n’est pas bien ce que l’on a fait. Je ne sais pas si l’on pourra revenir en arrière. »

« Les réseaux de soins mutualistes, il ne faut pas en avoir peur »

Même si elle revendique un rôle accru pour l’assurance-maladie obligatoire, Catherine Lemorton reste bienveillante à l’égard des réseaux de soins mutualistes « qui permettent de limiter le reste à charge des patients ». « Il ne faut pas en avoir peur, ça crée une certaine régulation », a-t-elle déclaré.

Et d’oser un lien entre les financeurs et le statut même des soignants. « Les professionnels de santé, moi la première, sont de fausses professions libérales. Elles sont subventionnées par la Sécurité sociale et les complémentaires. Si on n’avait pas ce système, les professionnels n’auraient pas les mêmes revenus. Et s’il faut passer par le conventionnement des professionnels de santé pour que les gens puissent avoir accès à des soins, alors je dis oui », a déclaré sans fard la nouvelle responsable « Hôpital et médecine de ville » de Benoît Hamon.

« Le tiers payant, je le défends par principe »

N’hésitant pas à saluer le travail effectué avec Marisol Touraine, notamment sur la loi de santé, « très importante loi de santé publique », Catherine Lemorton a défendu sa mesure la plus emblématique. « Le tiers payant est une avancée. Je le défends non pas parce qu’il assure l’accès aux soins mais par principe. Notre système de santé est solvabilisé par les cotisations sociales, la CSG, la complémentaire et le reste à charge. Il n’y a aucune raison pour que le patient fasse l’avance de frais. »

La députée PS s’est montrée en revanche sceptique sur la vente du médicament au détail, reprise par plusieurs candidats à l’élection présidentielle. « La délivrance à l’unité n’est pas la panacée, tant que le modèle industriel n’existe pas, tant qu’il s’agira de découpage artisanal en officine, ça ne peut pas marcher et ça ne fera pas énormément d’économies. »

Source : Lequotidiendumedecin.fr