L’hôpital

Lequotidiendumedecin.fr : Douze collectifs et syndicats hospitaliers réclament des « négociations urgentes » pour sortir de la crise

Février 2020, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : Douze collectifs et syndicats hospitaliers réclament des « négociations urgentes » pour sortir de la crise

Par Anne Bayle-Iniguez -

Publié le 24/02/2020

Douze collectifs et syndicats de soignants hospitaliers et d’usagers ont réclamé à nouveau à Matignon l’ouverture de « négociations urgentes » pour sortir de la crise de l’hôpital, une façon de mettre immédiatement la pression sur le nouveau ministre de la Santé.
Dans une tribune publiée sur le site de « France Info », les douze organisations*, habituées des coups médiatiques depuis la création d’un front commun à l’automne, se positionnent de façon ferme vis-à-vis du nouveau ministre de la Santé Olivier Véran – qui a par ailleurs reçu une délégation des 900 médecins démissionnaires de leurs fonctions administratives en fin de semaine dernière.
Les signataires ne mâchent pas leurs mots : « Olivier Véran prévient d’emblée qu’il n’y aura pas de "tour de chauffe" et nous n’en avons aucun doute, puisqu’il a été un rapporteur zélé du projet de loi de financement de la Sécurité sociale et l’un des plus actifs parlementaires sur le domaine de la santé. Il est dès lors, très surprenant que sa première mesure puisse être une enquête sur le mal-être des hospitaliers, monde qu’il dit "si bien connaître". Cette disposition apparaît comme une provocation et une manœuvre dilatoire alors que la situation empire sur le terrain et que l’heure est à l’ouverture d’urgence de négociations avec les organisations ainsi que les différents acteurs de terrain. »
« Prestidigitation arithmétique »
Le départ d’Agnès Buzyn, assimilé par les signataires à un « abandon » des dossiers en cours et notamment de l’hôpital public, doit permettre à son successeur de « se saisir de l’opportunité de sa nouvelle fonction et de ses nouvelles responsabilités pour faire sortir de la crise l’hôpital et les établissements de santé et d’action sociale », exhortent-ils.
« Toute autre attitude conforterait l’idée que ce grand ministère n’est finalement qu’une coquille vide sans marges de manœuvre, budgétaires et politiques, pour gérer les urgences sociales et humaines que traversent les établissements du sanitaire, médico-social et social de métropole et des territoires ultramarins, écrivent-ils encore. Toute autre attitude conforterait, in fine, la légitimité de notre démarche visant à négocier auprès du premier ministre. »
À quelques semaines du premier anniversaire de la grève des urgences de l’hôpital public, soignants et usagers estiment que les mesures de Ségur pour desserrer l’étau budgétaire (en particulier par l’assouplissement en novembre de l’ONDAM hospitalier) relèvent d’une « prestidigitation arithmétique, là où il faudrait des humains ». Ils reprochent aussi au gouvernement de « continu[er] à fermer des lits – voire des structures entières dans le cas de la psychiatrie – tandis qu’il conviendrait, pour le bien des patients, d’en rouvrir d’urgence ».
*Action praticiens hôpital (APH), Association des médecins urgentistes de France (AMUF), la CFTC, la CFE-CGC, la CGT, le comité de défense des hôpitaux, le collectif inter-blocs, le collectif Inter-urgences, le collectif inter-hôpitaux, le Printemps de la psychiatrie, SUD et l’UNSA