Lequotidiendumedecin.fr : Inquiet pour la fin de l’année, Véran sonne la mobilisation générale des soignants et salue les « hussards blancs de la République »

PAR VÉRONIQUE HUNSINGER -

PUBLIÉ LE 09/11/2021

Pour sa première visite en tant que ministre à Santexpo, le salon annuel organisé à Paris par la Fédération hospitalière de France (FHF), Olivier Véran a rendu mardi matin un hommage attendu aux hospitaliers après la crise du Covid. Dans un discours de plus d’une demi-heure, il a comparé les soignants à des « hussards blancs de la République ». Il a rappelé que les Français avaient applaudi « celles et ceux qui, en première ligne, ont accompagné, soigné et sauvé, parfois au prix de leur vie », et confié qu’il continuait de recevoir au ministère les familles des soignants décédés du Covid.

Piliers de la Nation

« À chaque étape de cette crise, l’hôpital a montré sa solidité et les hospitaliers ont tenu le cap, dans des conditions proprement hors normes, a-t-il souligné. Vous avez été les piliers de la Nation. Je le dis sans grandiloquence mais je le dis, parce que ne pas le dire serait avoir la mémoire courte et mal comprendre, aussi, la situation qui est celle aujourd’hui de l’hôpital et tout particulièrement de l’hôpital public. »

Admettant que cette situation de l’hôpital est « compliquée », il s’est ensuite employé à défendre la politique du gouvernement, à vanter les effets du Ségur et à déminer la polémique sur les fermetures de lits. Selon lui, les calculs de la FHF qui estime à 6 % le nombre de lits fermés et non à 20 % comme l’avait avancé le Conseil scientifique de la lutte contre le Covid lui « paraissent plus conformes » avec les chiffres dont il dispose.

Majoration des heures sup’

« La réalité aujourd’hui, c’est une situation qui n’est pas bonne mais qui n’est pas catastrophique non plus, veut-il croire. Si on prend, par exemple, la remontée de 15 CHU, en médecine, on avait 12 323 lits ouverts en 2019, on en a 12 245 actuellement. » Pour en avoir le cœur net, le ministre a annoncé une enquête sur les nombres de lits fermés ainsi que sur les tensions RH. Les résultats seront publiés fin novembre.

Dans ce contexte, Olivier Véran n’a pas caché son inquiétude sur la fin de l’année au point d’avoir déjà demandé aux agences régionales de santé (ARS) et à l’Ordre des médecins « d’anticiper l’organisation » de la permanence de soins ambulatoires (PDS-A) et en établissement (PDS-E) des libéraux. « J’y veillerai tout particulièrement, pour que chacun soit mobilisé », a-t-il ajouté en écho au président de la FHF qui avait demandé la veille le retour de la PDS obligatoire pour 2023.

Côté hôpital, il a rappelé que les majorations des heures supplémentaires et du temps de travail additionnel étaient maintenus jusqu’en janvier 2022 ainsi que les dispositions relatives au cumul emploi retraite. « J’ai bien conscience que ces leviers reviennent à en demander encore plus aux hospitaliers qui sont mobilisés depuis des mois, à qui l’on va demander un effort supplémentaire pour tenir la période hivernale », a prié Olivier Véran.

Hausse de l’ONDAM

Autre signal en direction de l’hôpital, symbolique au moins : le gouvernement a fait voter lundi un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour relever l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) de cette année de 1,7 milliard d’euros pour « rassurer et donner de la prévisibilité » aux hôpitaux.

En plein tour de France de présentation des investissements hospitaliers en région, le ministre de la santé a insisté sur l’ampleur de ce volet du Ségur qui bénéficie à 3 000 établissements de santé et médico-sociaux – dont les trois quarts sont des « hôpitaux de taille petite ou moyenne ».

Il a enfin évoqué la médicalisation de la gouvernance hospitalière que la loi Rist, adoptée en avril, fera évoluer. « C’est maintenant à vous de lancer dans chaque hôpital les concertations nécessaires pour faire évoluer votre fonctionnement et répondre aux attentes des professionnels », a-t-il lancé.