PLFSS 2020

Lequotidiendumedecin.fr : L’Assemblée nationale vote le PLFSS 2020 après quatre jours de débat sur l’hôpital

Octobre 2019, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : L’Assemblée nationale vote le PLFSS 2020 après quatre jours de débat sur l’hôpital

- Publié le 29/10/2019 -

L’Assemblée nationale a voté ce mardi 29 octobre le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, après une semaine de débats où la situation des hôpitaux a été au cœur des préoccupations, dans l’attente d’un « plan de soutien » annoncé par l’exécutif. Le texte sera au Sénat le 12 novembre.

Après l’adoption à une large majorité mardi dernier du volet « recettes » du budget de l’État, le texte porté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn et celui des Comptes publics Gérald Darmanin a été validé par les députés avec 339 voix pour (188 contre sur 527 exprimés).

Ce troisième projet de budget du quinquennat prévoit un déficit de 5,1 milliards l’an prochain avec une progression des dépenses de santé (ONDAM) limitée à 2,3 %, quand leur progression naturelle serait plutôt de l’ordre de 4,5 %.

Pendant quatre jours et soirs de discussions dans l’hémicycle, la difficile situation des hôpitaux publics est revenue de façon lancinante : ils sont « à bout de souffle », « brûlent », « agonisent »…, ont martelé toutes les oppositions, de LR aux Insoumis, dans une atmosphère souvent tendue avec la majorité.

Alors que la santé est la première préoccupation des Français selon un récent sondage IFOP, la grève des urgences en cours depuis sept mois menace de s’étendre avec en point de mire une « grande manifestation » à Paris le 14 novembre.

Dès l’ouverture des débats, alors que des inquiétudes s’exprimaient jusque dans les rangs de la majorité, Mme Buzyn a dit voir dans l’hôpital public un « trésor national ». Elle a annoncé un « plan de soutien » avec « des moyens associés » qui sera « présenté dans le courant du mois de novembre ».

Emmanuel Macron a aussi promis lundi de remettre « des moyens » pour les urgences pour répondre à « la souffrance » des personnels de santé. Le système « tirait sur la corde depuis 10 ou 15 ans, et ça claque maintenant », a admis le chef de l’État, tandis que le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt averti qu’il faudrait trouver « des économies en face ».

Les représentants des directeurs et des médecins des hôpitaux publics réclament au moins 250 millions d’euros de crédits supplémentaires.

La pluriannualité, un « grand pas en avant »

Sur les urgences, Mme Buzyn a déjà présenté un plan de « refondation » en septembre évalué à « plus de 750 millions d’euros » sur trois ans. Mais certains députés, notamment PS, se sont étonnés dans l’hémicycle de ne pas en trouver « trace » dans le projet de budget, ces financements devant se faire par « redistribution interne » au moins pour 2020.

L’Assemblée a aussi revu le mode de financement des urgences, avec un amendement issu des travaux menés par le député et urgentistes Thomas Mesnier (LREM).

Les députés ont en outre voté un amendement de dernière minute du gouvernement qui vise à offrir aux établissements de santé une visibilité à trois ans sur leurs ressources financières, dès la période 2020-2022, Agnès Buzyn vantant « un grand pas en avant ». Les créations d’un congé du proche aidant indemnisé, du nouveau service public de versement des pensions alimentaires et d’un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides sont passés sans encombre. Les élus ont également donné leur feu vert à une expérimentation du cannabis thérapeutique, proposée par le rapporteur Olivier Véran (LREM).

(Avec l’AFP)