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Lequotidiendumedecin.fr : Les députés retoquent l’obligation d’un stage dans les déserts médicaux pour les carabins

Mars 2019, par infosecusanté

Les députés retoquent l’obligation d’un stage dans les déserts médicaux pour les carabins

20.03.2019

Rétropédalage des députés ! L’obligation, introduite en commission, de faire un stage en zone sous-dotée pour les étudiants en médecine, avant l’internat, a été supprimée lors de l’examen en séance du projet de la loi de santé.

Cette disposition avait été adoptée la semaine dernière en commission des affaires sociales par certains députés de la majorité pour lutter contre les déserts médicaux. Cette fois-ci, l’Assemblée a entériné (84 voix contre 39) un amendement du rapporteur Thomas Mesnier (Charente, LREM) qui enlève cette disposition du projet de loi santé.

Elle prévoyait, pour accéder au troisième cycle des études de médecine, que les carabins aient validé « un stage situé dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins ».

Thomas Mesnier a fait valoir dans l’hémicycle que l’objectif de la mesure paraissait « louable », mais que ce serait « une difficulté majeure pour les étudiants » dans certaines zones où il y a peu de maîtres de stage. « Toutes les idées ne sont pas bonnes », a estimé de son côté Marie Tamarelle-Verhaeghe (Eure, LREM). La ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait valoir de son côté que pour des étudiants de deuxième cycle ayant des heures de cours tous les après-midi, « ça n’est pas possible techniquement ».

Des élus LR, comme Jean-Carles Grelier, ont aussi estimé que la disposition introduite en commission était « une erreur », et qu’il ne fallait pas « brusquer » les étudiants en médecine.

Fausse bonne idée

Les représentants des carabins, qui regrettent par ailleurs le décalage d’une année de la réforme du 2e cycle et de la fin des ECN, ont cette fois salué le vote des députés. Sur Twitter, Clara Bonnavion, présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), a souligné que cette mesure était « une fausse bonne idée ».

D’autres élus de l’opposition mais aussi de la majorité, ont à l’inverse regretté la disparition de cette disposition directive, comme Joël Aviragnet (Haute-Garonne, PS), Francis Vercamer (Nord, UDI-Agir) et Caroline Fiat (Meurthe-et-Moselle, FI). Audrey Dufeu-Schubert (Loire-Atlantique, LREM), qui avait porté l’idée en commission, a jugé « regrettable » cette suppression, plaidant qu’il fallait permettre aux étudiants de découvrir la médecine dans ces territoires.

Par la suite, via des amendements LREM, les députés ont inscrit le simple principe d’un « déploiement tout au long des études de médecine d’une offre de formation et de stage répondant aux besoins des zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins ». Une formulation moins brutale...

Les députés ont enfin adopté un amendement de la co-rapporteure Stéphanie Rist (Loiret, LREM) pour une meilleure réponse aux besoins de santé. Un décret devra déterminer comment assurer « une adéquation optimale entre le nombre de postes ouverts aux étudiants de 3e cycle et le nombre de postes effectivement pourvus