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Lequotidiendumedecin.fr : Présidentielle 2017 : les candidats à la primaire à droite tentent de se démarquer sur la santé

Octobre 2016, par infosecusanté

Présidentielle 2017 : les candidats à la primaire à droite tentent de se démarquer sur la santé

Anne Bayle-Iniguez

26.10.2016

Cinq candidats (ou leurs représentants) à la primaire de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017 se sont confrontés sur la thématique de la santé à l’occasion d’un débat organisé à Paris par le Dr Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie (Les Républicains), et par le Pr Jean-Michel Dubernard, PU-PH à l’université Claude Bernard Lyon 1 et ancien député du Rhône (UMP).

Financement et organisation de la santé en France, distribution des rôles entre la médecine de ville et l’hôpital, place des complémentaires santé dans le système de soins… Les deux membres à l’origine du groupe de réflexion « Santé 2017 » ont lancé une série de pistes de réflexion aux candidats à l’Élysée, reprenant en partie les propositions défendues par leur groupe politique à l’Assemblée.

À plusieurs reprises, les candidats ont tenté de se démarquer les uns des autres, en jouant bien plus sur la nuance sémantique qu’en s’opposant frontalement sur des mesures concrètes.

Si Nicolas Sarkozy – représenté par le Pr Philippe Juvin, anesthésiste à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) – souhaite conditionner le remboursement par l’Assurance-maladie des traitements des maladies chroniques à une bonne observation de la part des patients, le Dr Jean Leonetti, député-maire d’Antibes et représentant d’Alain Juppé, s’est dit « choqué » par une telle mesure. « Je suis contre cette idée, mais ça ne veut pas dire qu’il faut déresponsabiliser le patient pour autant », a assuré avec force le cardiologue.

Le Maire en partie favorable aux GHT

Représentant Bruno Le Maire et l’aile modérée des Républicains, Arnaud Robinet, a tenté pour sa part de faire la différence en se disant en partie favorable aux groupements hospitaliers de territoire (GHT), quand les autres candidats à la primaire voient dans cette réforme votée dans la loi de santé un nouvel avatar d’hospitalocentrisme.

« Les GHT sont une manière d’améliorer l’efficience [des structures, NDLR] par la mutualisation », a indiqué le député de la Marne, qui s’est dit toutefois « réservé » sur la bonne mise en œuvre de la réforme et souhaite une meilleure inclusion des cliniques.

Le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, représentante de François Fillon et directrice du service de génétique de l’Institut Curie, a alerté sur le sentiment de rejet total de l’hôpital en rappelant que les établissements publics sont essentiels à la prise en charge des maladies complexes. « Je ne suis pas sûre que l’ambulatoire soit la panacée absolue », a-t-elle précisé.

Pas de suppression de lits « sèche » à l’hôpital

Toujours sur le volet hôpital, les représentants d’Alain Juppé et de Bruno Le Maire ont refusé de proposer une suppression de lits « sèche » au même titre que Nicolas Sarkozy – qui adhère à cette mesure sans la chiffrer pour autant. « Ça n’a de sens que dans le cadre d’un projet de réforme du système avec une amélioration du parcours de soins et une meilleure fluidité avec la ville », a jeté le Dr Leonetti.

Concernant la médecine libérale, la délégation des tâches aux non-médecins a également fait débat entre les aspirants. « Les vaccins peuvent être faits par d’autres personnes si on "deale" avec les médecins une plus grande rémunération par ailleurs », a avancé Jean-François Copé, seul candidat en chair et en os présent au débat (Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Poisson étaient absents). Une philosophie partagée par Arnaud Robinet pour qui, prenant en exemple la filière visuelle totalement saturée, « il faut savoir ce que l’on veut ». Les autres représentants des candidats, tous médecins, ont préféré prudemment se taire sur le sujet, très polémique au sein de la communauté médicale.

Réagissant à l’actualité, l’ensemble des candidats, ardents défenseurs de la sacro-sainte liberté d’installation des médecins libéraux, s’est à l’inverse retrouvé sur le rejet du conventionnement sélectif en débat ce mardi à l’Assemblée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017. « C’est absurde », ont soufflé dans une belle harmonie Jean-François Copé et Jean Leonetti.