Politiques santé sécu social en France

Lequotidiendumedecin.fr : Présidentielle 2022 : 81 % des Français veulent que les candidats s’engagent à mieux payer les soignants

Octobre 2021, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : Présidentielle 2022 : 81 % des Français veulent que les candidats s’engagent à mieux payer les soignants

PAR LÉA GALANOPOULO -

PUBLIÉ LE 27/10/2021

Gestion de la pandémie, prévention, nouvelles pratiques numériques… À six mois de l’élection présidentielle, plus de 2 000 Français ont été sondés sur leur rapport à la santé, par OpinionWay pour le cabinet Deloitte. Premier enseignement : malgré - ou grâce à - la crise sanitaire, la confiance des Français envers les professionnels de santé est plus forte que jamais : 84 % des sondés sont satisfaits de la qualité des soins - en hausse de trois points par rapport à 2019 – et 83 % de la sécurité des soins. Plus marquant encore, ils sont 80 % à se réjouir de la pédagogie du personnel soignant.

La pandémie aura également permis de redorer le blason de l’industrie pharmaceutique, encore souvent mal aimée des Français. Ainsi, un sondé sur deux (49 %) déclare aujourd’hui avoir une perception positive des laboratoires, soit 12 points de plus qu’en 2019. Chez les moins de 35 ans, ils sont même 6 sur 10. « Cette progression est principalement due à la mobilisation et à la rapidité avec lesquelles ces derniers ont su développer des vaccins contre le Covid », estime Deloitte. Alors qu’on disait, encore en janvier dernier, les Français méfiants par rapport à la vaccination, l’histoire a démontré le contraire et ce sondage le confirme : 79 % des personnes interrogées font confiance aux vaccins pour les protéger contre les maladies.

En revanche, et ce n’est pas une surprise, l’immense majorité des répondants soulignent les difficultés d’accès aux soins et aux produits de santé qu’ils ont connues pendant la pandémie. Trois quarts d’entre eux estiment en avoir souffert personnellement, en particulier à cause des pénuries de masques et de gel hydroalcoolique. Par ailleurs, 47 % affirment avoir été victimes d’une annulation ou d’un report de rendez-vous médical, 39 % regrettent une déprogrammation hospitalière et 41 % l’isolement des personnes âgées en Ehpad.

Redonner des moyens à la santé

Au final, ces 18 mois de pandémie ont profondément marqué les attentes de la population pour la prochaine présidentielle en matière de santé. Et une tendance de fond émane largement du sondage. Il faut redonner des moyens au système santé, réclament les Français. Ils sont ainsi 86 % à souhaiter que les candidats s’engager à augmenter les investissements hospitaliers et les moyens humains au service des soins et 84 % veulent plus de lits. Après les avoir applaudis pendant le premier confinement, 81 % des sondés réclament des revalorisations financières pour les personnels soignants.

« La crise sanitaire a renforcé la confiance des Français envers leur système de soin tout en accélérant l’adoption de nouvelles pratiques », souligne le cabinet Deloitte. L’occasion pour 60 % d’entre eux de tester pour la première fois de leur vie la prise de rendez-vous médical en ligne par exemple. Et, « contrairement aux idées reçues, le recours à la santé numérique n’est pas davantage plébiscité par les plus jeunes, analyse Michel Sebbane, associé responsable santé publique de Deloitte France. Par exemple, ce sont les Français les plus âgés qui déclarent recourir le plus à la prise de rendez-vous en ligne : 56 % chez les 50 ans et plus, contre 32 % chez les moins de 35 ans. Les craintes liées à la gestion et à la protection des données personnelles, plus prégnantes chez les jeunes, peuvent expliquer leur réticence ».

Données personnelles

Tous âges confondus, les usages numériques actuels des Français restent pratico-pratiques : consultation des résultats de biologie en ligne, téléchargement de l’application TousAntiCovid… À l’inverse, seuls 7 % d’entre eux disent avoir recours à la télésurveillance médicale et 8 % aux applications mobiles de suivi de sa santé. Interrogés sur le service numérique qu’ils désirent le plus dans le futur, ils sont 77 % à citer l’obtention d’ordonnance en ligne, et - plus surprenant – 69 % à souhaiter le développer d’outils pour « améliorer la coordination des professionnels de santé ». L’interpro a, sans aucun doute, de l’avenir  !

Concernant le partage des données personnelles, le médecin traitant remporte tous les suffrages. 84 % des sondés sont prêts à rendre accessible à leur généraliste leurs données de santé, 82 % à un spécialiste. Ces deux indicateurs sont néanmoins en baisse de deux points par rapport à 2019. Sans surprise, les Gafam, les start-up, les opérateurs téléphoniques (et même les banques  !) sont les derniers à qui les sondés confieraient leurs données de santé.